On a pas l'impression mais c'est un film de zombies !
Le labyrinthe ou The Maze Runner (Le coureur du Dédale, littéralement). La première fois que j'ai entendu parlé de ce film, c'était en visionnant la bande annonce au cinéma. Je vous avoue que j'ai été scotchée... par le titre. Parce qu'un film se déroulant dans un labyrinthe, ça devait vraiment être quelque chose. De là, j'ai eu quelques réminiscences : Harry Potter, d'abord, avec son dédale meurtrier et magique et puis Inception dans lequel le labyrinthe est un dispositif mental complexe destiné à construire le rêve et par la même occasion à se protéger des projections. Et puis, il y avait ce symbolisme, la fascination pour les labyrinthes. Bref j'étais emballée.
Sans me renseigner plus que ça, j'ai regardé ce film. J'ai été très déçue. Tellement déçue que les mots me manquent, surement parce que j'ai rien ressenti devant le visionnage, rien de rien. Je m'attendais à me sentir oppressée : que nenni, ce fameux labyrinthe est un pétard mouillé, cartographié au point qu'il n'a plus grand chose de mystérieux. Le suspens ? Dès le début, on nous raconte que le "nouveau" est différent, par sa curiosité (en fait, ce jeune homme cherche simplement un moyen de sortir). On sait dès le début qu'il va réussir, on connait quelle place aura chaque personnage à tel moment de l'histoire. De la peur: attendez, vous croyez sincèrement que je vais avoir peur d'un "méchant" absolument pas crédible car 1) Il n'a pas l'air si mauvais que ça, le bougre 2) Il me rappelle l'ado attardé qu'il jouait dans la famille Miller. Et puis, il y a les griffeurs, ces bêtes terrifiantes en mauvaise 3D, censées écorcher et griffer, elle ne font qu'attraper et balancer leurs victimes à l'horizon, ne laissant donc aucune goutte de sang, nous demandant de deviner la mort.
A ce propos, savoir si telle ou telle personne est décédée n'a que peu d'importance pour la simple raison qu'on a aucune empathie pour les personnages, faute de savoir qui ils sont ou même s'ils sont capables de sentiments. C'est simple, ce sont des corps désincarnés. L'avantage avec les traditionnels personnages clichés c'est qu'au moins ils ont tous un rôle et un caractère prédéfinis qui, utilisés dans une certaine mesure, permettent d'aiguiller le spectateur. Dans la plupart des films, il y en a un où deux : cela va du personnage charismatique qui a vécu un terrible drame (et se tourne doucement vers la voix de la vengeance), le petit garçon cascadeur et la petite fille très intelligente, accompagné de parents qui ne les comprennent pas, ou encore l'adolescente en pleine crise qui crie tout le temps.... etc j'en passe et des meilleures. Dans labyrinthes, il n'y a aucun clichés, seulement des personnages insipides ou qui rejouent leur rôle dans Game of throne. Il n'ont aucune personnalité, seulement une ligne de dialogue (amoureux de la VF, le verbe "psychoter", héritier de Secret Story est à l'affiche) qui amènera notre héro, une ligne de dialogue un peu ennuyeuse à accomplir à la lettre son script préétabli. J'aurai vraiment aimé avoir un ou deux personnage clichés, histoire de voir à l'écran des acteurs un peu convaincu et convaincant, pas ces zombies sans âmes, sans autres rôle que de réciter leur poème.
A propos des personnages, moi qui m'attendait à découvrir les dérives sectaires d'une vie isolé en société, de voir comment certains deviennent les leaders et d'autres les suiveurs, comment gérer l'égoïsme des uns et des autres pour enfin arriver, plus ou moins, à construire une colonie viable. Si, comme moi, vous vouliez voir ça, je vous conseille de regarder la télé-réalité (techniquement, c'est ça mais j'appellerai ça une expérience) The colony, où des personnes sont lâchés dans un endroit sans eau;,nourriture et électricité et comment ils finissent par y survivre dans un paix fragile. Dans ce film, vous ne trouverez pas cela. C'est du tout cuit. La société est déjà construire, se bourre la gueule les soirs de fête et bizute les nouveau. Super. Je m'attendait à voir des gens courageux, des survivant, je ne vois que des ados attardés qui attendent patiemment qu'on leur amène leur nourriture chaque mois et qui s'occupe à se battre pour se divertir. Finalement, on a l'impression qu'ils ne veulent pas en sortir de ce labyrinthe. Ah un moment je me suis dit que c'était une réflexion sur l'état de prisonnier et au final j'en suis pas si sûre que ça. Je pense que c'est simplement pour contraster avec le fait que le héro, bah c'est un curieux.
Et puis il y Theresa. Je me disais, à son arrivée, la seule fille depuis le début et qui en plus connait le Curieux: un personnage clichée qui va finir dans une idylle adolescente sur fond post-apocalyptique. Finalement non, notre gentille Theresa ne sert à rien. Elle arrive quand l'histoire a déjà commencé et semble y assister béatement.
Cher film, tu m'as déçu pour de mauvaises raisons. Tu m'as déçu car je m'attendais à autre chose que toi. Je pensais voir quelque chose d'ambitieux, quelque chose possédant des sentiments bruts. En y réfléchissant, je n'ai fait que te comparer à ce que j'avais imaginé de ce que donnerais un film avec un tel titre. C'est en cela que ma critique peut paraître injuste. Pour autant je n'augmenterai pas ma note car si tu avais été bon, j'aurai oublié mon film fantasmé. Hélas tu as cru que la froideur d'un labyrinthe rimait avec le non-sentiment, et que celui-ci se suffirait à lui même. Non, film, tu es décevant. Et pour le prochain film, car la fin en laisse entrevoir un, par pité donne corps à tes zombies !