Durant la Guerre Civile espagnole, Ofelia (Ivana Baquero) arrive chez son beau-père (Sergi López), un capitaine franquiste dur et cruel. Découvrant dans son jardin un mystérieux labyrinthe, elle s’y aventure, et fait la rencontre d’un faune (Doug Jones) qui lui apprend qu’elle est en réalité la princesse d’un royaume secret. Mais si elle veut rejoindre le trône, elle doit affronter trois épreuves…
Film culte de Guillermo del Toro, Le Labyrinthe de Pan n’en est pourtant sans doute pas le plus abouti. Si l’inventivité légendaire du réalisateur mexicain est bel et bien là, elle tourne malheureusement à vide dans un récit qui semble ne jamais savoir où aller. En effet, les trois épreuves paraissent bien rocambolesques, d’autant plus que del Toro en profite pour faire une fois de plus étalage de son mauvais goût à travers des créatures ou bien répugnantes (l’homme pâle et ses yeux dans la main) ou bien insupportables (le faune remporte la palme du personnage le plus pénible du film), dont on n’arrive pas trop à savoir si le rire qu’elles engendre est volontaire ou non.
Quand on sait, toutefois, que le réalisateur, au milieu de ses nombreuses références, s’est inspiré notamment du navet Le Labyrinthe de William Cameron Menzies (dont est tout droit tiré le crapaud de la 1re épreuve), on comprend mieux qu’en s’appuyant sur de telles bases, Le Labyrinthe de Pan n’arrive pas à fonctionner. D’autant que le film se fait constamment tirer vers le bas par des personnages ultra-manichéens, qui obéissent à la malheureuse règle selon laquelle plus un personnage est rebelle, plus il est gentil, et plus un personnage est impliqué au sein du gouvernement, plus il est méchant, se faisant fort d’ignorer l’art de la nuance. Enfermés dans les cages dessinées par le scénario, les personnages n’évoluent dès lors aucunement, renforçant l’impression que le film de del Toro tourne en rond sans avoir de but précis.
Fort heureusement, la platitude de l’ensemble est quelque peu compensée par la magnificence de la photographie de Guillermo Navarro et celle de la musique de Javier Navarrete, qui, à elles deux, parviennent à créer une très jolie coquille. Dommage que cette coquille soit si vide…