C’est ça que j’apprécie dans l’art, lorsque les œuvres me laissent bouche bée, me poussent hors de ma zone de confort pour réfléchir, me questionner.
Et bien c’est la sensation que me procure Del Toro à travers Le Labyrinthe de Pan. Second film du réalisateur que je regarde, après le pose-cerveau du dimanche soir qu’est Pacific Rim.
Je ne me suis jamais laissé tenter du fait que le genre épouvante soit pour moi, un synonyme de daube. Pour ceux qui sont comme moi, qui me lisent et hésitent (P=0), lancez-vous. Le mot épouvante ne sera là « que » du gore. Bref, aujourd’hui, c’est la bonne.
Tout débute avec un contexte que j’affectionne tout particulièrement. Année 1944, Seconde Guerre Mondiale, zoom sur la « post » Guerre Civile en Espagne et le régime qui est en place. D’autant plus intéressant, un diptyque nous est proposé. D’une part le fantastique, qui, malgré ces monstres, est assez doux. D’autre part, l’histoire et la cruelle réalité.
J’aurais davantage apprécié une synergie, ou du moins, une vraie complémentarité entre les deux univers. A mon sens, Ofelia ne se retrouve pas dans ce monde pour fuir, mais par hasard, du moins c’est de cette manière que je l’ai saisi.
Le réalisateur nous propose aussi de prendre part au scénario. Les histoires d’Ofelia sont-elles avérées, les phénomènes sont-ils des coïncidences ? Ou l’enfant est-elle simplement à la poursuite de ses rêves, dans son monde imaginaire, comme nous l’avons tous été autrefois ?
J’ai trouvé Sergi Lopez assez mauvais, incarnant le rôle du méchant d’une manière plutôt caricaturée. Sa voix sur la VF le rend encore plus insupportable.
Del Toro m’a laissé perplexe, dubitatif. J'ai bien peur de m'être perdu dans son labyrinthe, ouais en d’autres termes, le film est chelou. Globalement il s’agit d’une belle œuvre, que j’ai d’abord voulu gratifier d’un beau 6 puis descendre à 5 et reclasser d’un 7. Difficile de juger. Il a des qualités comme des défauts.
Malgré le principe pas assez exploité à mon goût, je reste assez convaincu par cette histoire à la fois tendre et dure, qui me rend comme Ofelia : vulnérable de par les règles du jeu de ce monde mystérieux. C’est le cœur lourd que je te mets un beau 6, mais vraiment, je pense que tu mérites mieux. J’ai hâte de te revoir pour t’apprécier à ta juste valeur.