Pendant la guerre civile espagnole, on suit l’histoire d’une famille recomposée. Jusque là rien d’extraordinaire si ce n’est que la jeune fille (superbement incarnée par Ivana Baquero) croit aux contes de fées.
Pour un film qui se dit fantastique, au titre qui ne laisse aucun doute sur le thème, on est un peu déçu. En effet, le parallèle avec le monde extérieur est quasiment omniprésent, ce qui est dommage, surtout qu’on est au beau milieu des combats entre nationalistes et républicains ; on a trouvé moins choquant comme « retour à la réalité ». Oui choquant, parce qu’on passe d’un monde tout nouveau chargé d’histoire avec des petites fées toute mignonnes, des clés à trouver pour ouvrir des portes secrètes, à des scènes de torture violente où des ongles arrachées laissent place à des bouches élargies au couteau.
Au delà de ce double plan un peu pénible, on éteint sa télé avec quelques regrets...c’est quand même bizarre de créer un monde sans en parler. On passe les trois quarts du film à attendre les rares scènes avec la petite fille, sans être rassasié au final. On est dans un surajout inutile de scènes de guerre gavantes qui laisse un peu pantois... Clairement, il manque un développement d’explications et d’histoire autour du monde imaginaire...faites-nous rêver merde! On a juste le droit à une vieille voix off au début et à la fin du film pour faire genre Blanche neige, mais personne n’est dupe, on en ressort comme quand on a pris trop de cacahuètes avant le dîner et que finalement... il n’y a pas de dîner.
C’est vraiment le côté négatif du film, après je ne nie pas qu’on passe de bons moments (trop rares peut-être), avec une Maribel Verdù en grande forme et un Sergi Lopez impeccable.
Ça pue le petit budget mais Guillermo del Toro s’en sort bien quand même, et puis j’aime bien les films espagnols. Quoi de mieux pour une histoire de fée que la musique de la langue de Cervantes.
Mais...conte de fées ou film d’action?