Je n’avais pas revu ce film depuis sa sortie et j’y ai retrouvé intactes les mêmes impressions que la première fois. Ce conte initiatique est d’une grande force par sa dureté tellement ancrée dans le réel et son imagerie ancrée dans le fantastique.
L’intrigue prend place durant l’époque de l’Espagne fasciste. A l’intérieur de cette réalité, une jeune fille Ofelia qui croit encore aux contes de fées. Mais ses contes ne sont pas ceux où l’on trouve des princes charmants, ce sont plutôt ceux qui parlent de la vie et de la mort, de l’immortalité, du mal et de la souffrance, du sens de la vie.
Alors qu’elle est obligée à venir vivre dans un camp militaire pour suivre sa mère qui s’est remariée avec un capitaine fasciste, un homme cruel, fermé à toutes émotions, elle se trouve entraînée dans un monde invisible aux adultes. Là elle y rencontre des fées, un faune qui a rôle d’initiateur et diverses créatures. Elle est amenée à affronter ses peurs, à se battre et à accomplir différentes missions.
Pendant qu’elle mène son propre combat, les adultes mènent les leurs. Le capitaine qui se bat contre les rebelles avec sadisme et qui peu à peu est dépassé par la situation qui lui échappe : mort qui le touche de près, attentat, espions, tout le lâche sauf son fils qui vient de naître et auquel il s’agrippe comme un prolongement de lui-même. Combat des rebelles pour la liberté et qui risquent chaque jour leurs vies.
Et finalement le combat d’Ofelia est aussi réel que celui des adultes et son monde est aussi réel que le leur. Elle y trouvera son accomplissement et son identité en passant avec succès l’épreuve suprême, celle que tout être humain redoute.
Rien ne nous est épargné dans ce conte qui n’a rien de féerique. La violence est montrée de manière crue, l’injustice est criante. La musique vient apporter une touche de douceur qui fait du bien. Les acteurs se montrent tous justes dans leur jeu. Guillermo del Toro signe ici un film magnifique et original.