Croire à ses rêves c'est les faire exister, ce à quoi se livrent les enfants de façon naturelle, et c'est l'échappatoire qui va permettre à la petite Ofelia de se réfugier dans l'univers des contes de fées, devenant la Princesse d'un royaume perdu, l'héroïne d'un univers merveilleux qui comporte bien sûr ses ogres et ses monstres.
Un film superbe et saisissant qui marie sans aucun hiatus une réalité terrifiante et l'imaginaire fantastique d'une petite fille au seuil de l'adolescence.
On est en 1944 et la guerre civile espagnole est achevée depuis cinq ans.
Le cruel et sadique Capitaine Vidal règne en despote sanguinaire sur ses hommes et sa "famille", dans l'attente du fils à venir: composition exceptionnelle de Sergi Lopez à glacer les sangs, face à une fillette qui pour échapper à l'horreur s'évade dans un bestiaire fabuleux, une Alice au Pays des Merveilles qui subissant le rite initiatique du passage doit vaincre ses peurs pour faire triompher le bien.
Un visuel fantastique d'une grande richesse, du crapaud géant à la bave immonde logé dans l'arbre de vie, au gardien du labyrinthe, étrange créature magique, corps de branchages, tête mi-bouc mi-homme, qui fait cohabiter la violence d'une réalité historique parfois insupportable et le merveilleux d'un conte noir avec un égal bonheur.