Un film de plus sur l'horreur de la Shoah me diriez vous ? Ce n'est pas le cas du Labyrinthe du silence, drame historique inspiré du "Second procès d’Auschwitz". Aucunement tire-larmes, ce film met mal à l'aise face au déni des nazis et des horreurs commises à ce qu'ils appellent " un camp de transit ". Les émotions sont réelles mais très bien dosées : pas de gros plans larmoyants lors des récits de rescapés.
On est complètement plongé dans l'esprit torturé du personnage, un jeune procureur allemand presque aux abois (le fruit du mélange de trois procureurs historiques ayant réellement participé à cette affaire), qui découvre son identité et se noie peu à peu dans ce monde d'après-guerre, hostile et négationniste ou il accuse tout le monde " d'y avoir participé".
Le jeu d'acteur est juste et brillant, notamment celui du jeune Alexander Fehling et ceux des acteurs incarnant Fritz Bauer et le journaliste Gnielka, des protagonistes réels.
Le seul bémol que je puisse y trouver, c'est les quelques scènes un peu américanisées à mon goût, notamment celle de l'arrestation de l'instituteur, style "j'en remet une couche au cas ou tu aurais mal compris que ce type est un salop ".
Bref, un bon petit film historique pas trop complexe parlant de cette Allemagne tentant péniblement de se reconstruire et voulant faire taire la vérité pour oublier sa douleur.