Le spectateur pourra être surpris de voir que la majorité des allemands n'avait pas la moindre idée de ce qu'il se passait à Auschwitz, même 20 ans après. Le labyrinthe du silence aurait pu être une banale adaptation d'un fait historique, mais c'est en définitive tout l'inverse. La fameuse question de "qu'est ce que j'aurais fait à leur place ?" est balayée par d'autres thèmes plus novateurs. L'écriture du jeune procureur Radmann, fine et pertinente, invite le public à remettre en question sa manière de penser et réfléchir sur la notion de culpabilité.
Ce premier long-métrage est une superbe reconstitution historique. Grâce au cinéma, une nouvelle prise de conscience collective voit le jour. Film plein d'espoir et débordant d'humanité, son objectif premier reste celui de la justice. Avec le plus d'impartialité possible, Ricciarelli évite les amalgames et restitue les enjeux principaux de cette découverte, aussi décisive que terrifiante.
Le réalisateur ne souhaite pas donner une image fade et pessimiste de cette Allemagne d'après-guerre. Il montre toute la beauté de cette nation, à l'époque bien plus tolérante qu'on n'aurait pu le croire. C'est en effet le premier pays à avoir eu l'intention de juger ses propres criminels de guerre. Au-delà de l’aspect judicaire, c'est bien la fiancée de Radmann (pétillante et optimiste) qui incarne la renaissance de cet État. Ricciarelli prend même le public à contre-pied en filmant de nombreuses soirées, festives et guidées par la musique. Ces dernières permettent d'insuffler un rythme positif et bienfaiteur à cette œuvre, tragiquement essentielle.
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