Cette chronique d’un adultère ordinaire, souvent subtile, et dont la première heure montre le cinéaste à son meilleur. Délaissant rapidement le conventionnel schéma du triangle amoureux, Bergman se concentre sur son héroïne, Karin, ses émotions, ses doutes et impulsions. Au détour d’une très belle scène – le premier rendez-vous, gauche et embarrassé, des deux amants – Bibi Andersson bouleverse d’un simple « Allons-nous enlever nos vêtements et voir ce qui se passe ? », saut dans le vide à la fois hardi et affolé.
Son personnage, l’un des plus secrets et des plus beaux d’une longue collaboration (onze films) illumine le film et ses deux partenaires, Max Von Sydow, habitué des lieux et Elliott Gould.
La représentation intime d'une liaison extraconjugale émotionnellement instable et volatile, filmée sur un mode de vulnérabilité intense, a réussi à m'absorber.
Amour, amour, quand tu nous tiens, on peut bien dire : Adieu prudence. (Jean de La Fontaine)