The only game we played was to survive, or go to the wall. If you didn't win, you just didn't finish

Un manoir isolé. Un écrivain de romans policier reconnu, aristocrate, snob, méprisant et friand de jeux en tous genres, propose à l'amant de sa femme, un coiffeur fils d'immigrés populaires, un marché qui devrait profiter aux deux parties.

Un jeu de dupes à la perversité psychologique extrême mais d'un raffinement sans égal, mâtiné d'éléments de satire sociale donnant au "duel" une odeur de lutte des classes jubilatoire.

J'ai été subjugué par la maîtrise de la caméra de Mankiewicz, j'ai succombé à l'atmosphère surréelle du lieu unique, j'ai été pris dans la spirale d'un rythme sans faille, j'ai été séduit par le génie des acteurs, réussissant à donner crédibilité, authenticité et conviction à un texte très (bien) écrit.

Mais je n'ai pas pu m'empêcher d'être déçu. Car, si le scénario est brillant, il m'a dévoilé (volontairement ou non, je ne sais) sa structure bien rapidement. Dès lors, j'ai pu deviner où il voulait m'emmener, et les surprises comme le suspense se faisaient de plus en plus rares au fur et à mesure que le dénouement approchait.

J'ai donc aimé ce film que je considère comme excellent et tout à fait recommandable, mais j'ai été loin d'être bluffé, déboussolé ou chamboulé lorsque le générique de fin s'est mis à défiler. Je trouve cela légèrement dommageable, pour ce qui est considéré généralement comme un chef d'œuvre.