Andrew Wyke, un auteur à succès (Michael Caine) séparé de sa femme depuis 5 ans voit débarquer chez lui l’amant de celle-ci, Milo Tindle (Jude Law), jeune acteur en mauvaise situation financière, qui lui demande d’accepter le divorce afin que sa femme et lui puissent se marier. En échange, Wyke demande à Tindle de lui voler ses diamants, afin de toucher leur assurance. Mais le plan machiavélique de Wyke l'est encore plus qu’il n’y paraît...


A plan machiavélique, film machiavélique, et il faut dire que celui de Branagh atteint des sommets dans ce domaine, constituant presque une insulte à la superbe version que Mankiewicz tira de la pièce de Shaffer.
Ici, il demande à Harold Pinter de réécrire entièrement les dialogues originaux sans avoir vu le film de 1972. Pinter aurait mieux fait de le regarder, afin de saisir toute l’ineptie du projet. De la finesse des dialogues et de la psychologie minutieuse du film de Mankiewicz, il ne restera donc plus aucune trace dans ce remake contemporain.
A l’incroyable duo Laurence Olivier/Michael Caine, Branagh répond par le duo Michael Caine/Jude Law, Caine héritant du rôle originel d’Olivier. Seulement, Law n’a aucunement le charisme de Caine jeune, et quand on oublie de le diriger, il surjoue de la pire manière, ce qui est constamment le cas ici. En outre, Branagh appréciant particulièrement ses propres artificialités de mise en scène, il place le cadre dans une maison contemporaine d’une laideur telle qu’on n’imagine pas bien un être humain y vivre, et joue avec ses lumières pendant tout le film, mais sans jamais justifier l’emploi qu’il en fait.
Pour couronner le tout, et comme il semblerait qu’on ne veuille jamais finir de nous harceler avec des intrigues à base d’homosexualité, Branagh fait finir son film sur un jeu de séduction ouverte entre les deux hommes, qui convainc définitivement que le réalisateur a renoncé à toute tentative de mettre un peu de finesse dans son œuvre, préférant justifier l'attachement que les deux hommes éprouvent l’un pour l’autre par une homosexualité déclarée. Ce qui est certes plus facile que de tenter de restituer à l'écran le génie malsain et fascinant qui anime les personnages, domaine dans lequel le réalisateur échoue totalement...
On gagnera donc tout à zapper ce film et à se tourner vers la superbe version de Mankiewicz, un réalisateur qui, lui, au moins, sait manier comme personne, la psychologie de ses personnages, et en faire autre chose que de bêtes marionnettes qui s'agitent devant un écran… Il reste tout de même un mystère à la fin de ce film : comment Michael Caine a-t-il pu accepter de paraître dans un remake aussi honteux ?

Tonto
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le 28 avr. 2017

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