Entre le film de cape et d’épée et le film de piraterie, cette petite production sans prétention permet de replonger dans les séries B italiennes des années 1950 et 1960. Sorte de Zorro vénitien, le personnage principal réunit une bande de résistants pour faire front face aux incessantes attaques de la ville par des pirates. Épéiste hors pair, homme d’action plutôt qu’ambassadeur comme le souhaiterait son père, le personnage incarné par Gordon Scott a la mauvaise idée de tomber amoureux d’une femme pirate alors qu’il est prédestiné à épouser une femme du monde.
Péripéties attendues, scénario naïf et romance à deux sous font le sel d’un ensemble qui s’appuie sur de belles images de Venise, de beaux costumes et de jolies séquences (les bateaux colorés qui traversent la ville à différents moments du récit). L’illusion d’un film à budget confortable est convaincante même si le final, entrecoupé de séquences visiblement tirées d’un autre film, perd en crédibilité. On pourra également reprocher des combats à l’épée parfois sommaires et un duel final entre les deux antagonistes évité. C'est dommage car on est venu pour le spectacle.
Totalement inoffensif, l’ensemble se regarde même si le script n’est pas en capacité de gommer les éléments vieillots de ce genre de titres. Comme Zorro, notre héros est doté d’un masque sur les yeux qui le rend méconnaissable aux yeux des autres. L’amour triomphe. Les scélérats sont punis. Les gentils s’en sortent sans une égratignure. Les personnages bâtisseurs d’obstacles entre les personnages disparaissent. Et tout à l’avenant. Mais les acteurs font le job et la réalisation sait être efficace quand elle ne se prend pas les pieds dans le tapis en terme de lisibilités à plusieurs endroits.