Honnêtement je ne le croyais pas capable de « s’auteuriser »… en tout cas pas à ce point… Dès le début j’étais presque à crier devant mon écran : « non, pas toi Nobuhiro ! pas après tout ce que tu as fait pour le cinéma et pour l’art ! » J’ai même hésité à couper après la première scène tellement on sentait que ça allait être un film pastiche, une négation de son cinéma, et pour ne rien proposer derrière.
Parce que c’est non seulement mauvais, mais c’est surtout une parodie de ce qu’il est habitué à faire ; c’est sans doute ça le pire dans l’histoire. Je ne sais pas trop par où commencer ma critique, ni même si je vais vraiment en écrire une, parce que je suis vraiment déçu… enfin « dépité » serait plus approprié, parce que je ne pensais vraiment pas qu’il pouvait tomber si bas… Toute cette spontanéité, cette sensibilité dont il est coutumier, ce regard acerbe sur les vivants, leurs tares, leurs doutes : aux oubliettes ! Ce film est un authentique désert !
Tout sonne faux du début à la fin, mis à part les moments où Jean-Pierre Léaud déambule au début, pataud, dans les allées ensoleillées de cette bourgade du sud de la France. Là il se passe quelque chose ! Mais ça compose peut-être 2% du film, donc bon… Ma note reflète ce manque de risque, cette absence pure et simple de rêve, de délicatesse.
Heureusement que l’avance rapide m’a épargné les scènes où il n’y a que des enfants qui piaillent pour ne rien dire, qui « remplissent » le film d’un brouhaha très dérangeant… Et pour finir la musique, détestable et énervante comme dans tout film d’auteur franchouillard qui sait ce qu'il est… Une erreur de parcours du grand Suwa, à éviter !