C’est avec un bel espoir que je me suis rendue voir Le livre des solutions. Espoir porté par l’ovation qu’avait reçu le film à cannes, et parce que je suis une fan inconditionnelle de Pierre Niney. Mal m’en a pris. Nous suivons les élucubrations de Pierre Niney, alias Marc (ou alias Michel Gondry car il s’agit clairement d’une mise en abîme du réalisateur) qui tente de faire un film. Il, et le spectateur avec lui, est traversés par des doutes, des incertitudes, à l’image d’un autoportrait qui met courageusement en exergue ses difficultés psychologiques.


Gondry se personnifie donc à travers Pierre Niney. Il est en surcharge constante d’idées, maniaque, fantasque et donc difficilement gérable pour son entourage. Il est bipolaire, et ne m’a pas inspiré grand chose durant toute la projection, à part de l’exaspération. Aucune empathie en tout cas, encore moins de sympathie. Aucun des personnages n’est attachant, hormis Françoise Lebrun qui incarne avec brio la tante Denise. Le film est auto centré sur Mark, franchement insupportable tant il est égocentrique, excentrique, hystérique et beaucoup d’autres choses en -ique. Gondry est particulièrement complaisant avec son alter ego qui est pourtant exécrable. Aucun des personnages secondaire n’arrive à adoucir et / ou contrebalancer cette overdose d’excentricité, Camille Rutherford n’apporte absolument rien à l’histoire, et je trouve Blanche Gardin toujours aussi monotone, son rôle vide ne l’aide en rien à se distinguer. Le film se voulait être drôle mais passe complètement à côté de son sujet : les gags ne sont jamais vraiment marrants hormis quelques uns montrés dans la bande annonce.



J’ai eu l’impression d’assister à une suite d’événements sans que je ne sache trop où l’histoire voulait m’emmener. La logique de l’action et des comportements m’échappent. Pourquoi Mark devient il le maire du village ? Pourquoi Samuel réapparaît il violemment ? Qu’apportait la scène ou Mark songe à violer sa tante, à part un sentiment de malaise intense ? Quelle est donc cette obsession pour les magasins Super U ? Justifier ce manque de structure par une prépondérance de l’imagination et de l’absurde me semble un alibi assez faible.



Certains aspects du fils auraient gagnés à être plus développés et ne le sont pourtant pas. Le coeur de l’intrigue est le montage du film, et il n’est pourtant pas mis en avant par le réalisateur, s’occupant principalement de lui même. Les troubles psychologiques du personnage ne sont finalement que survolés, et pourtant, il y a tant à dire sur la bipolarité. Les liens entre les personnages sont également obscurs : pourquoi restent ils à entourer un réalisateur si changeant, si irascible ? Et finalement, qu’apporte le livre des solutions au milieu de tout ce bazar ?

marchalizee
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le 26 sept. 2023

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