Derrière ses allures de sympathique comédie autobiographique de l'un des créateurs les plus originaux du paysage français se dissimule sans trop d'efforts le portrait prétentieux d'un artiste tyrannique en mal de reconnaissance.
Obsessionnel, paranoïaque, incohérent, épuisant, égocentrique, autoritaire, agressif, vaniteux... Si Michel Gondry ne cache pas les facettes sombres de son personnage (donc les siennes), il les tourne à la plaisanterie et les enrobe de personnages sympathiques et conciliants (Denise, attachante Françoise Lebrun), de saynettes rigolotes bourrées d'astuces visuelles, de films dans le film insolites... , tant est si bien que le créateur démiurge, odieux, manipulateur et harceleur se retrouve glorifié par de problématiques scènes d'autoflagornerie et de compassion, faussement détournées par une voix off ironique, et une fin qui fait l'éloge en toute rapidité de l'excuse au profit du génie.
Récompensant ainsi ce qu'il dénonçait sans grande conviction.
C'est beaucoup trop facile, et l'on sait désormais clairement qui est manipulé.