J'avais pas vu de Gondry depuis Green Hornet qui était pas vraiment marqué par sa papatte de bricoleur mais que j'avais trouvé plutôt jouissif pour un film de commande de super héros du dimanche soir, (enfin surtout grâce à kato et sa machine à café de ouf). J'étais plutôt sceptique, craintif même depuis, esquivant ses derniers essais tel Neo évitant les balles au ralenti dans Matrix.
"Shouifff"esquive l'écume des jours avec l'insupportable Romain durris,
"Shlaff", ciao le trop mignon pour être honnête microbe et gasoil.
Mais là, bang! pas de Trinity pour me sauver, je me le suis pris en plein dans le thorax.
Et pourtant le pitch était pas pire. Pourtant la bande annonce était sympatoche. Pourtant il est cool pierre niney wouah et blanche gardin,...les étoiles s'alignaient enfin pendant que mon corps montait vers le les cieux.
Ben non hein. En fait on a vraiment l'impression de revoir cet espèce de film Meta à la mode du cinéaste qui fait son autoportrait "en creux" comme Woody Allen y'a quelque temps, comme Almodovar, comme Spielberg,... Bref comme tous les cinéastes constatant l'apparition de cheveux blancs sur l'oreiller, voir d'une calvitie ou réfléchissant carrément à comment dispatcher l'héritage avant le choix ultime, celui de la finition de la boîte en sapin... Moi je préfère 'noir intense magmatique, c'est beau noir intense magmatique..
Déjà, ce titre, "le livre des solutions" est mal trouvé. C'est la petite idée de dernière minute qui est relancé de temps en temps mais sous exploitée, en fait, on sent que ça le saoule ce concept, que c'est vraiment un prétexte pour mettre bout à bout toutes ses petites trouvailles de pantouflard versaillais : le camiontage, le dessin animé stop motion, l'orchestre avec partition du corps humain. Oh oui on super, c'est son process créatif, on est dans sa têtede bipolaire. C'est mignon, c'est sucré mais désolé y'a pas une seule idée qui vaut ne serait-ce que le clip de the hardest button to button" des bonbons rayés avec toutes les batteries sur le monstrueux "éléphant". bon ok on comptent l'idée du créatif qui s'éparpille et on rigole un peu parfois, surtout le plan sur la gaule du mec du studio de musique qui devait être en train de baiser sa femme.
Mais cette fin archi téléphonée (le dernier plan est vraiment marrant par contre), la standing ovation, la fille qui tombe enceinte?! Cette réplique " regarde ces mains, ce sont des mains de papa"...
Michel!!
Avait-on besoin de ça?!
On a un film qui parle de la créativité mais c'est clairement son film le moins créatif.
Il serait signé Luc besson ou Onteniente on dirait pas la même chose, je mettrai un 6 pour l'effort mais là on parle du mec qui a réussi à faire passer son eternal sunshine of the spotless mind à Hollywood, à qui on doit cette idée de plan magique à la fin de "soyez sympa rembobinez", vous savez avec le film qui traverse le drap et se projette carrément sur l'immeuble derrière le magasin avec tous le monde qui est là, ce mec à qui lon doit, l'un des meilleurs clip au monde (bah celui les dafts hein) et qui est capable de faire un Rubik's cube en une minute avec les pieds.
Ben là déso, c'est sur le fil tout du long, on a peur à chaque scène de basculer dans la catastrophe franchouillarde. Pierre niney est là heureusement, il tient bon mais c'est rude, à des moments j'ai cru que je regardais problemos (oui quand y'a blanche gardin, elle joue le même personnage hein en même temps)
Je n'ai pas regardé la promo mais je suis sûr qu'il a dû dire que c'est son film le plus personnel ou qu'il a fait ce film avec le cœur.
Michel, c'est comme dans top chef (rip Joris saison 4) à chaque fois que quelqu'un dit qu'il fait quelque chose avec le coeur, il accouche des pâtes carbo parceque ça lui rappelle sa grand mère.
Alors c'est bon mais c'est pas le tiramisu de polpettes caviar cuites dans l'azote servies avec un siphon de gaspacho persillé auquel tu nous avais habitué.