Bon, c'est vrai : techniquement « Le Livre noir » est d'un niveau très correct et dispose de certains atouts, à l'image d'un rythme acceptable et d'une photo de qualité. Reste que voir l'Histoire française traitée de telle manière, c'est quand même une drôle d'expérience. Car hormis un ou deux faits avérés (le récit de la mort de Robespierre en tête), on est pas loin du n'importe quoi. Passe encore que nous soyons parfois plus dans un thriller qu'autre chose : c'est surtout la décontraction hallucinante que prend quasi-systématiquement Anthony Mann avec la réalité qui interpelle. Et que je transforme de gros salopards en gars presque recommandables, et que je te modifie les faits allègrement, le tout saupoudré de courses-poursuites et de traîtrise difficilement compatibles avec ce genre d’œuvres. Le résultat est déconcertant et nous laisse dubitatif, sans pour autant nous déplaire, la présence d'une Arlene Dahl belle à tomber et d'un très grand professionnel derrière la caméra permettant toutefois de rendre ce « Livre noir » regardable. Une curiosité.