American Pie + Las Vegas Parano = la tête à Leo
Ma déception est à la hauteur de mes attentes, plutôt légitimes je trouve compte tenu du réalisateur (Scorsese), de l'acteur principal (DiCaprio) et du sujet (les traders de Wall Street faisant tristement écho à l'actualité). Et bien en guise de chef d’œuvre annoncé, voilà 3 trèèès longues heures d'orgies à base de prostituées, de drogues de toutes sortes, d'argent à ne plus savoir qu'en faire et de DiCaprio parlant TOUT le temps (ce qui m'a empêché de faire une petite sieste pour passer le temps). Les scènes de sexe au cinéma de me dérangent pas spécialement, à condition qu’elles servent l’histoire. Là, 2 ou 3 scènes auraient suffi pour planter le personnage, ce besoin d'en rajouter encore et encore me laisse à penser que le but est ailleurs, rincer l'oeil du spectateur par exemple.
Je m'attendais à une satire mais franchement il faut avoir de la bonne volonté pour voir la dénonciation du système. Certes on voit la chute de DiCaprio l'escroc qui se noie dans ces vices mais elle parait presque anecdotique puisque ça doit représenter 20/30 minutes sur 3 heures de film. Les victimes et le mal qu'il a fait ne sont jamais évoqués si bien qu'il passerait presque pour un simple rêveur créatif et ambitieux, un Robin des Bois d'aujourd'hui qui a donné leur chance a des losers fauchés et en a fait des multimillionnaires. Ça aurait pourtant donné un peu de profondeur au film, parce que le problème de la finance sauvage et de l’argent coulant à flots, ce n’est pas tant que ça fait perdre la tête et le sens des valeurs (et encore est-ce vraiment un problème quand ça permet d’épouser une bombe atomique, d’acheter le yacht de Coco Chanel et de purger sa peine en prison à jouer au tennis), c’est qu’il sort bien des poches de quelqu’un qui l’avait peut-être durement gagné, lui.
Scorsese est parti du récit autobiographique du vrai Jordan Belfort, le hic c’est qu’il ne s’en est jamais distancié et a adopté platement son point de vue « ni remord ni regret ». La dépravation est filmée avec tellement de complaisance qu'on finit par se demander si Scorsese veut la dénoncer ou juste se vautrer dedans avec ses personnages.
Bref, je suis indignée !