Le Loup de Wall Street, un film de Scorsese avec Di Caprio dans le premier rôle, qui traite donc de la finance, et du succès d'un self made man dans ce domaine dans les années 80/90.
Premier écueil du film : c'est long. Non pas seulement par la durée, mais parce que Scorsese impose au film un rythme bizarre : certains passages sont très développés, dont des discours interminables de 10 vraies minutes, alors que d'autres sont bâclées.
Deuxième écueil : c'est franchement vulgaire. On passe son temps à voir des femmes nues, qui n'ont d'autre but que d'être des faire-valoir, des prostituées d'origines diverse, des scènes de sexe en groupe au sein de l'entreprise, le supérieur hiérarchique du personnage principal qui, lors de leur première rencontre, lui conseille de se "branler au moins 2 fois par jour".
Troisième écueil : La représentation de la finance. La finance de marché, même à New York dans les années 80, c'était pas seulement de la drogue et des putes. C'est aussi, et surtout, des calculs financiers, des modélisations mathématiques, des analyses de risque. Lorsque le personnage principal engage comme courtier ses potes d'enfance, qui pour la plus part n'ont pas fini le lycée, c'est non seulement irréaliste, mais aussi stupide. On a l'impression que M. Scorsese passe à côté de son sujet. D'aucuns m'ont répondu que le sujet du film n'était pas la finance, mais une bande de tocards : c'est sans doute vrai, mais cet aspect aurait pu, et du, être bien plus développé.
Lorsque DiCaprio nous explique le montage financier illégal qui l'a monté, et qu'il s'interrompt quelques secondes après pour nous dire "vous n'avez sûrement rien compris, l'important c'est qu'on allait se faire de la thune, beaucoup d'argent", le spectateur se sent à juste titre considéré comme un attardé mental.
La morale du film, qui est à la limite de faire l'apologie de la drogue, qui nous inflige des scènes de sexe très loin dans le malaise ( un scène dans laquelle la femme du héros et le héros se caressent en s'appelant "papa", "maman", "bébé", le tout devant leur fillette de 3-4 ans, non merci), et qui n'a finalement pour seule valeur que l'argent, laisse un goût amer en bouche.
Scorsese, en voulant faire un film sur la finance, n'a fait que perpétuer un nombre regrettable de clichés sur ce domaine, et accouche d'un film vulgaire et criard : on ne peut s'empêcher de faire la comparaison avec deux autres films du genre, American Psycho, et Wall Street, qui eux ont réussi ce qu'ils entreprenaient.