Et un chef-d’œuvre de plus dans le tableau d'honneur de Scorsese... Au diable les rabats joies qui pensent encore que le cinéma a le pouvoir/devoir de donner des leçons de morale. Évidemment, ce film n'en est pas une: grâce au jeu époustouflant de DiCaprio, ces 3h passent en un éclair, et pas une seconde on a envie de détester le personnage qu'il incarne. Un sacré tour de force. C'est en ce sens que Scorsese est un génie: plutôt que de faire un film attendu qui dresserait un portrait manichéen d'un escroc de la finance, il se limite à un constat, qui peut se résumer en un plan: alors que l'agent spécial Dunham du FBI a réussi à le coffrer pour de bon, et rentre chez lui, pensif, dans un métro sale et étouffant, Belfort échange quelques balles avec d'autres détenus sur un court de tennis ensoleillé. Tu peux dormir tranquille, citoyen, Wall Street a encore de beaux jours devant lui.