Le Loup de Wall Street par leviathor
On reconnait Scorsese peut être un peu trop car on a déjà vu ce film trois fois auparavant mais en mieux comme Les Affranchis. Il y a une certaine efficacité dans Le Loup de Wall Street mais l’idée n’est pas neuve. Le nouvel opus est plus un film d’acteur que de réalisateur dans la mesure où il s’agit d’un véritable « kiff » pour di Caprio d’être filmé comme de Niro dans Les Affranchis. Scorsese filme vraiment un idiot et non un génie du diable incarné par Michael Douglas ; il en fait un film bouffon et de grande farce à voir avec beaucoup de plaisir. Un remix fun certes, mais sans profondeur tragique qui pouvait y avoir dans Casino car di Caprio mange tout l’espace pour espérer voir coexister des personnages parallèles aussi forts comme Joe Pesci et Sharon Stone dans Casino.
Mais du coup à quoi sert ce film ? Ennui absolu et vacuité ? Scorsese filme petite main, distille trois travellings bas de gamme qui survolent une chambre de traders les bras en l’air sniffant de la coke. Le film maintient tout du long l’illusion d’une intrigue noyée sous la came et l’odeur de baise froide – un choix peut être volontaire de Scorsese ayant déjà braqué son objectif sur les milieux mafieux qu’ils l’obsédaient tant ; mais réalisé au détriment d’une épopée héroïque qu’on aurait aimé vivre. Il y a peu d’espoir de voir naître une intrigue politico-financière si l’agent du FBI ne prenait pas autant de RTT dans un seul et unique film. Raconter l’histoire d’un idiot périphérique sur trois heures suffocantes est d’avance un exercice sentant bon l’overdose ; boire-baiser-sniffer-boire-baiser-sniffer-lancer des nains…mais où est passée la dignité ?
Le Loup est inopérant. Scorsese n’a sans doute pas eu le courage de traiter le cœur du sujet. Un film qui se laisse voir entre grandeur et décadence mais qui s’obstine à filmer le rail de trop qui vous amène à vous interroger si votre prétendue femme serait d’accord pour vous taper une pute supplémentaire. Fuck (×522 fois)