Sexe, Drugs et masses de pognon
Attention gros spoil, je m'apprête à dévoiler l'intrigue entière ci-dessous:
A vrai dire, elle n'a rien de très originale...Pendant 3 heures, on nous raconte l'histoire d'un mec lambda pépère marié à la fille lambda, mais qui se trouve avoir un désir avide de pouvoir et d'argent. Et voilà que le mec, non dénué de talents et de niaque, met ses plans à exécution, monte son commerce, s'enrichit, se drogue au pouvoir et autres substances illicites, et quitte sa femme pour une poupée blonde aux courbes parfaites et aux jambes incommensurables. Jusque là tout va bien, mais finalement, être riche et se croire invincible, ça attire aussi pas mal d'ennuis. Aussitôt dit aussitôt fait, le protagoniste se retrouve avec le FBI aux fesses et plusieurs millions de dollars à planquer...pas besoin de s'étendre sur la suite, il se fait chopper, sa femme le quitte, et il repart de zéro.
Un peu attendu me direz-vous...ajoutez à cela toutes les obscénités qui accompagnent généralement les mecs cupides et volages, un gros lot de fuck, fucking (506 d'après un article, ouai, y en a qui ont compté), shit, pussy ety, des répliques au degré d'originalité atteignant les températures moyennes de l'Antarctique (Cf la femme qui lui sort un magistral: "Que t'est-il arrivé? Tu n'es plus l'homme que j'ai épousé" ben fallait s'y attendre).
Finalement, que fait-il que ce film mérite pareils crédit et louanges (8 nominations aux oscars quand même)?
Ben tout en fait. Martin Scorsese réussit là un coup de génie en rendant une histoire "toute tracée" en chef d'oeuvre pleins de belles surprises. Les surprises, j'ai nommé:
1) la palette d'acteurs: un Di Caprio époustouflant dans son rôle de pauvre homme riche et camé, un Jonah Hill, superbe dans son personnage de meilleur ami adorateur, impulsif et pas très futé mais au sourire déconcertant tellement qu'il est blanc, Margot Robbie, un peu inutile mais rien que pour ses jambes bordel, sans compter toute son équipe de courtiers en herbe qui deviennent des rois de l'arnaque.
2) le scénario: On part d'un point de la vie de Jordan Belfort, au moment où il est déjà riche, puis arrêt sur image, et là flashback, et paf: voilà comment j'en suis arrivé là, puis l'histoire continue, on accompagne Jordan dans son ascension pour mieux apprécier sa chute. Un grand merci aussi pour ne pas avoir tabler trop souvent sur l'agent du FBI et son enquête, qui aurait transformé le film en ennuyeuse chasse aux preuves pour inculper le héros.
3) l'humour: on le déteste parfois, mais la plupart du temps on l'aime, on compatit, et surtout on rit, de lui et avec lui, ce Jordan Belfort. La scène de l'avion, la scène de la conduite sous l'emprise de médocs, sa préoccupation maladive de l'argent (cf mort de la tante Emma).
Bref, un montage, une trame, des personnages, qui forment un tout et qui rendent ce film incontournable, mais âmes prudes s'abstenir.