Ce film m'a fait penser à maints égards à un film que j'ai vraiment pas aimé "The Social Network", l'histoire d'un gars qui se fait plein d'argent, qui s'éclate dans son ascension (et construit son équipe) mais bien sûr (comme dans toute vie humaine) il y a des bas, voir la chute pour ceux qui sont arrivés trop vite au sommet. Plastiquement c'est dans le même style, c'est à dire loin de la beauté visuelle des précédents films cultes de notre rital préféré. Cette fois les mafieux ont troqué leur flingue pour des costards et leurs tripots pour les bureaux. Et vas-y qu'ils font mumuse avec le billet vert et avec leurs nerfs. Mais là où Casino ou Les Affranchis avait un certain style esthétique, ici rien du tout, Scorsese maîtrise sa narration mais en oublie de nous en mettre plein les yeux (mais oui souvenez vous de la pluie ruisselante sur la voiture avec Bernard Hermann en fond sonore ou le reflet dans les lunettes de De Niro quant Pesci arrive en voiture dans le désert, ou encore la lumière rouge autour du cabaret quant Pesci dit 'What's is funny ?")...j'ai essayé de chercher quelques plans sympas mais déception sur ce coup. Deuxième coup dur, et bin c'est tout simplement l'histoire de ce loup qui m'a vraiment pas excité les méninges; au delà de la dénonciation par répétition excessive (trop?) de ses agissements hors de toute morale, on oublie que ce type (tout comme le p'tit génie de Facebook en claquette Zuckerberg) n'a rien fait d'intéressant (c'est pas Mohamed Ali, ni Charlie Parker ou même Howard Hugues), pour tout dire sa vie est insignifiante puisque qu'elle ressemble à celles de tous ces golden-cocaino-boys de Wall Street. Alors c'est là que les gens vont dire (bah oui mais c'est ça qui est intéressant de montrer un type parti de rien finir avec rien au final) bah oui mais ça a été fait avant, le syndrome bûcher des vanités ne date pas d'hier, même s'il ne peut que s'accentuer avec la financiarisation folle des dernières années. Bon et puis même si ça a bien fait brailler les puceaux de la salle, les scènes de cul sont de trop et ça saoûle vite. Alors qu'est ce qui y a sauver là dedans ? Bah comme toujours faut souligner le talent de la narration, c'est à dire l'aptitude de Marty à maintenir le spectateur sur son siège pendant trois heures sans vraiment s'ennuyer. Et puis il y a par ci par là un style percuteur qu'on avait dans ses anciens films cultes (comme la façon d'habiller ses images et la musique), une symbiose qui fonctionne bien surtout avec cet OST éclectique (non mais du Plastic Bertrand j'ai halluciné...). Enfin un grand Di Caprio, dans la même veine furieuse de son rôle de Django, il joue plutôt bien avec ses mimiques du visage j'ai l'impression maintenant. Et cette fin, assez subite, mais qui souligne bien la folie inhérente à l'ascension soudaine dans les méandres du chiffre, du billet, du sexe et de la coke.
RC88

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