Scorcese a une patate d'enfer ! Son traitement du parcours de Jordan Belfort, trader sans foi ni loi, de l'ascension, au rebond en passant par la chute est dense, rythmé, outrancier, hilarant (les séquences de défonce, les dialogues). Certaines séquences épiques font penser à du Oliver Stone de la grande époque. Son côté documentaire devrait le faire figurer au programme d'économie de tous les lycées. De quoi vacciner n'importe qui de faire confiance à des intermédiaires pour gérer ses économies. Matthew McConaughey fait une apparition remarquable, tout comme Rob Reiner. Léonardo di Caprio est comme toujours exceptionnel et impeccable, investi et habité par son rôle, charismatique, pathétique, halluciné, increvable. Le dernier plan du film fait froid dans le dos, les quidams buvant les paroles de ce gourou présenté comme une pourriture, ce qui le rend incontournable. Ils sont fascinés par le serpent, voulant apprendre de lui comment devenir ce loup qu'il était au temps de sa gloire. Glaçant.