Le film de Scorsese le plus proche des affranchis, dans sa narration du moins. L'histoire est basiquement la même, la montée et la chute d'un bonhomme à cause d'un petit détail qui va le faire tomber.
Sauf qu'on est en 2013 et que les gangsters ne sont plus dans la rue avec des flingues mais dans les immeubles avec des ordis et des téléphones et plein de trucs qu'on comprends pas forcément.
S' il semble marcher sur les traces du chef d'oeuvre de 1990, il reste cependant bien moins fascinant. Les personnages de Goodfellas, gangsters notoires avec un degrés de violence à son paroxysme, arrivaient tout de même à créer cette empathie chez le spectateur qui lui permet de rester avec eux tout au long du film jusqu'à les regarder sombrer.
Dans le loup de wall street l'identification ou l'empathie est beaucoup moins évidente et on se retrouve à regarder pendant 3 heures un type dont on est très distant.
Le film recherche en fait ce effet là, son but est plus de dénoncer le monde de la finance comme les nouveaux vrais gangsters que de chercher une identification avec le spectateur. Le film atteint son but mais peut-être au prix de perdre le spectateur en cours de route. De mémoire, la seule fiction qui se soit développée sans créer d'empathie avec les personnages est la série Les Soprano, qui était elle même très inspirée du monde de Scorsese et notament Les Affranchis.
Le film place tout de même le spectateur face à sa propre morale en pouvant se comparer aux personnages et leur chute finale conforte le spectateur lambda dans sa moralité et peut se rassurer d'avoir finalement une vie normale et quelqu'un à blâmer pour les problèmes actuels.
Le film est alors victime de son thème lui-même, de son milieu choisit pour l'action, le personnage principal manque peut-être aussi d'ambivalence, Di Caprio joue trop sur une seule ligne, alors que McConaughey était complètement dans le ton sur sa seule scène et aurait surement fait un meilleur perso principal.
A part ça le film est encore une fois très maîtrisé, la mise en scène est grandiose pousse à l'extrème la sensation de too much constante avec des travelling interminables.
Le film est très juste techniquement et le fond et la forme se complètent très bien mais c'est l'histoire qui reste finalement un schéma très classique et déjà vu et revu qui fait baisser le niveau du film.
Sylv_Pi
6
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le 29 janv. 2014

Modifiée

le 22 août 2014

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Sylv_Pi

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