Une fresque extrême et sidérante sur le capitalisme poussé à son paroxysme.

Le dernier Scorsese ne déçoit pas. Le loup de Wallstreet est, soyons direct, un petit chef d'œuvre de comédie trash, incroyablement interprété (qu'on soit fan ou non de DiCaprio, celui ci est tout simplement hallucinant), brillamment réalisé (Martin n'a pas perdu la main malgré l'âge) et doté d'un scénario monstrueux et fascinant à la fois. Le film aborde sans détour et sans concession (attention, comédie pour public averti) le monde de la finance sans rien nous épargner. Nous sommes alors tour à tour dégoûtés, hilares, choqués, captivés et finalement émus par le spectacle démentiel qui nous voyons, où l'on ne s'ennuie pas une seconde sur les 3h de film. Le loup de Wallstreet raconte en fait l'ascension et la chute d'un génie monstrueux, que seule l'Amérique actuelle est capable de produire : la cupidité et l'avidité d'un homme poussées à leurs extrêmes. Ce film dénonce en réalité le capitalisme outrancier pratiqué par les firmes les plus puissantes qui s'enrichissent affreusement sur le dos des gens en toute légalité et qui transforment des hommes "normaux" en monstres éternellement insatisfaits. Scorsese nous parle en somme de la quête du bonheur par l'enrichissement extrême et sans limite. C'est en fait une leçon de vie formidable et une réflexion pertinente sur le pouvoir de l'argent dans nos sociétés actuelles. Un grand bravo.