Bon, autant le dire tout de suite : j'ai revu récemment ce film que je n'avais pas revisionné depuis 30 ans, et à l'époque, je le plaçais très haut ; avec Hurlements de Joe Dante, c'était une référence en matière de lycanthropie. Revu aujourd'hui, ce n'est pas l'aspect technique qui m'a frappé par son côté obsolète, on n'y peut rien, la technologie évolue, et tout film fantastique en subit les frais, je l'accepte en replaçant toujours dans le contexte. Non, ce qui m'a frappé, c'est quelques petites imperfections de mise en scène (et pourtant je suis un grand fan de Landis), de petits creux entre certaines scènes, comme des cassures ou des vides qui ralentissent l'action et la progression. Et aussi le côté inabouti et un peu idiot de la romance entre David et Alex. Mais attention ! tout ceci est relatif, malgré ces reproches, le film est bon et procure encore quelques sensations dans un mélange inattendu d'horreur et d'humour british. C'est toujours du pur film d'horreur qui ressuscite un des vieux mythes du fantastique avec maestria. D'autant plus que le film reste fameux pour l'une des plus fabuleuses séquences de transformation à vue, sans plans de coupe ou presque, où le héros David devient un loup-garou dans un bruit horrible de caoutchouc déchiré typique des années 80 ; cette prouesse à l'époque jamais réalisée, est signée par le prodigieux Rick Baker, grand spécialiste des masques et des animaux à poils, surtout simiesques (on lui doit aussi les singes de Greystoke et le gorille du King Kong de 1976), et on comprend que Michael Jackson impressionné, ait fait appel à lui et à John Landis pour réaliser son clip Thriller en 1984. Le film a été sans doute dépassé depuis en technique, mais il reste malgré tout un grand classique moderne du film de loup-garou.