Film à la réputation peu flatteuse, réalisé par Anthony Waller qui, après Témoin Muet (1995) se voit confier la réalisation de cette suite tardive au Loup-Garou de Londres, Le Loup-Garou de Paris a, au fil du temps, et malgré les critiques peu élogieuses, acquis une jolie petite popularité au fil des ans aux Etats-Unis. Je ne garde que peu de souvenirs de mon premier visionnage du film à sa sortie en VHS, loué au vidéoclub du coin, si ce n’est quelques scènes versant dans la nanardise la plus totale et deux autres de la charmante poitrine de la non moins charmante Julie Delpy (oui, j’avais 17ans et l’entrejambes en ébullition), et allez savoir pourquoi, j’ai voulu lui donner une seconde chance. 1h38 plus tard, me voilà en train d’écrire ces lignes, et vous savez quoi ? La poitrine de Julie Delpy est toujours charmante. Le reste ? Ah oui, toujours aussi pourri, même si ce second visionnage aura révélé quelques qualités insoupçonnées mais qui n’arrivent malgré tout à sortir Le Loup-Garou de Paris du fond du faitout des films de loups-garous ratés.
John Landis était le choix initial pour réaliser cette suite à son propre film, mais malgré le budget très confortable de 22 à 25M$ selon les estimations, il déclinera gentiment et proposera d’écrire le scénario. Il en écrira effectivement une version, mais c’est au final pas moins de 12 scénaristes et/ou script doctor qui seront mêlés de près ou de loin à l’écriture du film ce qui, dans presque tous les cas, n’est jamais très bon signe. Le Loup-Garou de Paris se veut bien plus une comédie que son ainé, en se revendiquant mi teen movie ni film de loup-garou, jouant dans la même cour que par exemple La Main Qui Tue sorti à la même période. Le scénario reprend pas mal d’éléments du premier film, comme ce groupe de héros qui sont des étrangers visitant une capitale européenne, comme le héros qui a des visions de ses copains zombifiés ou qui apprend petit à petit à dompter les changements de son corps. L’humour noir du premier film, ici laissé de côté pour un humour teenager, manquez cruellement. On a parfois l’impression d’être devant un mauvais clone de American Pie (pour la partie comique). A vrai dire, contrairement au film original, il n’y a pas de scènes ici qui sortent réellement du lot. Point de rêve vraiment étrange, point de scènes qui, par ce qu’elles montrent, vont être mémorables. Même au niveau de l’humour, on sent bien que Le Loup-Garou de Paris essaie d’être drôle, mais il doit à peine y arriver à une ou deux reprises. Le plus souvent, à l’instar du gag avec le préservatif / chewing-gum, c’est juste gênant, voire exaspérant. Le choix de Tom Everett Scott (That Thing You Do !) et de ses deux acolytes renforce encore plus cet aspect teen comedy, et seule Julie Despy semble essayer de correctement interpréter son personnage bien que ce dernier soit un peu fade. Mais bon, comme dit en introduction, on voit ses boobs, ça compense (oui, l’ado de 17 ans est toujours là).
Comme son nom l’indique, Le Loup-Garou de Paris se déroule à … Paris, bien que le film ait été tourné à 90% au Luxembourg. La mise en scène d’Anthony Waller est en dents de scie. Autant certains moments sont clairement très inspirés, avec une caméra fluide qui nous offre de très beaux plans, autant c’est parfois ultra scolaire, sans aucun éclat avec une bande son rock qui, aussi sympathique soit-elle dans l’absolu, ne correspond pas du tout au film. Le film va nous proposer un mélange d’animatronics et de CGI. Autant le practical est réussi, en particulier les maquillages gores que le réalisateur aime montrer en gros plan, autant les CGI sont hyper moches, aussi bien l’animation des loups-garous que leur intégration à l’image souvent indigne de la date de sortie du film. C’est simple, c’est un des loups-garous les plus moches en termes de design qu’on ait pu voir au cinéma. On se pose clairement la question de comment ce design a pu être accepté avant même qu’on donne l’accord pour le film. La baston finale entre les deux loups-garous est digne d’une production Nu Images de l’époque. Et puis les fonds verts, quelle catastrophe ! Il y a néanmoins du gore rigolo, comme lorsque la zombie essaie de siffler et que son œil sort de son orbite, pendouillant au bout du nerf optique, mais ça manque malgré tout d’effets gores marquants. Il n’y a même pas réellement, à l’instar du premier film, une transformation bien dégueux en loup-garou digne de ce nom. Mais le pire de tout, ça reste sans doute le scénario, avec des facilités toutes plus énormes les unes que les autres et des incohérences à tout va comme ces policiers français qui s’expriment parfois en français entre eux, mais aussi parfois en anglais sans aucune raison apparente. Sans parler des trous scénaristiques qu’il est facile de voir tant le scénario ne semble pas se poser de questions. On a un clan de loups garous qui déciment des gens, mais la Police ne semble pas être au courant jusqu’à l’évènement que le film nous présente. Alors oui, ça essaie parfois de se démarquer de son ainé, en ajoutant par exemple cette idée de conspiration de loups-garous dans l’intrigue, mais cela ne fonctionne pas réellement car il y a tellement de flou autour de cela que ça fait le même effet qu’un pet dans le vent. Que retenir au final de tout cela ? Eh bien à part les boobs de Julie Delpy, quelques jolis plans du réalisateur, et un ou deux gags qui font mouche malgré tout, il n’y a pas grand-chose à sauver. Certains diront que c’est déjà pas si mal, certes, mais ça reste quand même pas très léger sur 1h38 de film.
Le Loup-Garou de Paris tente d’être un film d’horreur et une comédie, mais il ne réussit tristement ni l’un ni l’autre. Un film à éviter, même si vous aimez les Loups-Garous tant il y a bien mieux dans le genre.
Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-le-loup-garou-de-paris-de-anthony-waller-1997/