Ace of Spades

Quand je vois toutes les merdes que l'on aime tant sortir en France, j'ai souvent peur pour mon cinéma. Peur pour les films de demain, peur du succès du crossover Les Tuche/Camping, qui, je le sais par avance, sera fichtrement dégueulasse. Peur parce qu'on se contente de... Ah non, j'l'ai déjà dit, j'me répète.

Si tu t'attendais à ce que je démolisse salement une autre comédie populaire française, c'est loupé. Je n'ai pas envie de m'acharner sur Le Mac, bonne petite production française sans prétention. C'est pas toujours fin, c'est pas toujours du grand art, mais le film possède au moins le mérite de ne pas vouloir enculer son spectateur. Rien que ça, ça fait bigrement plaisir.

Porté par un José Garcia au charisme insoupçonné, fort de son duo Garcia/Melki qui fonctionne toujours aussi bien ( depuis La Vérité si je mens !, les types s'en donnent à coeur joie ), Le Mac amène des gags efficaces dans un rythme soutenu. Passionnant et bigrement drôle, ce petit objet d'humour ne manquera pas de faire rire.

Inspiré par nombre de films de genres éloignés ( le compte s'étend de Rocky à La Vérité si je mens! 2, pour le gag de la Roll's au feu rouge du film sus-cité ), le métrage ne rate pas l'occasion de tomber dans la facilité; arborant un certain côté politiquement correct, voir même formaté, il ne manque pas de reprendre des gags éculés jusqu'à la moelle ( la scène d'entraînement type Rocky déjà vue dans quarante autres comédies, dont un touchant Jean-Philippe ), y apportant un rythme heureusement salvateur.

Porté par une écriture linéaire dans sa qualité ( heureusement très bonne ), avec des gags presque toujours très efficaces ( malgré le nombre de fois que j'ai pu le voir ), Le Mac ressort surtout par l'excellente prestation de son acteur fétiche, José Garcia. Fort de deux personnalités, ce véritable Mister Hyde de l'interprétation réussi aussi bien l'un que l'autre, les deux personnages étant strictement à l'opposé. Leur personnalité, leurs mimiques, leur style vestimentaire, tout chez eux respire la différence. Seul leur physique les unis, puisqu'ils ont les traits de Garcia. Un homme qui donne vie à une fratrie.

Face à lui, un Gilbert Melki très convaincant. Toujours aussi drôle, l'homme n'en finit plus d'amener son charisme et son style à une oeuvre d'excellente facture. Clairement pas le film du siècle, Le Mac ne révolutionnera pas le genre. Convaincante et plaisante, drôle et réjouissante, cette petite comédie s'avèrera bien savoureuse. Quelques incohérences sont à noter, mais rien de bien grave : on les oublie bien vite sous le poids des rires. Je ne demandais pas mieux !