Yellow Brick Lane.
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le 15 mars 2013
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En 1924, la Metro-Goldwyn-Mayer (MGM) manifeste un intérêt précoce pour adapter The Wizard of Oz, le célèbre roman de Lyman Frank Baum, mais les discussions avec Frank Joslyn Baum, fils de l'auteur et détenteur des droits, échouent faute d'accord sur les termes. Une décennie plus tard, la MGM revient à la charge, cette fois avec l'ambition de produire une comédie musicale inspirée de l'œuvre. Toutefois, malgré l'enthousiasme de cette période marquée par l'essor des films musicaux, les négociations ne parviennent de nouveau pas à aboutir.
Après le succès retentissant de Snow White and the Seven Dwarfs, premier long-métrage d'animation de Walt Disney, la MGM cherche à capitaliser sur l'engouement pour les films musicaux et familiaux. La MGM, voyant la popularité croissante des films musicaux, veut alors s'inspirer de la réussite de Disney en acquérant les droits d'adaptation du roman The Wizard of Oz qu’il cherchait déjà à obtenir. L'idée est de reproduire un succès en créant un film visuellement innovant et attrayant pour les familles, tout en profitant de l'engouement général pour les contes musicaux.
La création du scénario fut un processus complexe qui impliqua pas moins de quatorze scénaristes différents. Ces derniers travaillèrent sur diverses versions et révisions, cherchant à adapter au mieux le roman de Lyman Frank Baum pour l'écran tout en répondant aux exigences du studio. Le travail des scénaristes fut continuellement modifié. Cependant, malgré la contribution de nombreux auteurs, seuls trois scénaristes furent crédités au générique : Noel Langley, Florence Ryerson et Edgar Allan Woolf. Ce fait reflète non seulement les difficultés rencontrées lors de l'élaboration du scénario, mais aussi la pratique courante dans l'industrie cinématographique de l'époque, où plusieurs personnes pouvaient être impliquées sans que toutes leurs contributions ne soient reconnues publiquement.
Victor Fleming a été choisi pour réaliser l’adaptation, mais son travail a été constamment perturbé par la présence envahissante du producteur Mervyn LeRoy, qui nourrissait un désir personnel de réaliser le film. Bien que Fleming ait été l'un des réalisateurs principaux, LeRoy ne cessait de s'immiscer dans le processus de création, exerçant une influence considérable sur le tournage. Son implication était telle qu'il supervisait de près chaque aspect du film, parfois à l'excès, et intervenait fréquemment sur les décisions artistiques et techniques. Cette dynamique créa une tension sur le plateau, avec Fleming qui devait jongler entre la direction artistique du film et les attentes d'un producteur très présent, rendant la gestion du projet d'autant plus complexe.
En 1939, The Wizard of Oz sort au cinéma, la même année que Gone with the Wind, un fait exceptionnel qui lie ces deux films à la carrière de Victor Fleming. Ces deux films, l'un populaire et familial, l'autre épique et dramatique, ont marqué l'histoire du cinéma.
Gone with the Wind et The Wizard of Oz étaient les deux grands rivaux lors de la cérémonie des Oscars. Ce dernier s'en sortit brillamment, en remportant deux prestigieux Oscars : celui de la Meilleure musique de film et celui de la Meilleure chanson originale pour Over the Rainbow. Ces deux récompenses marquèrent un triomphe pour le film et contribuèrent à en faire un classique indémodable, en particulier la chanson Over the Rainbow, qui est devenue un symbole culturel incontournable.
Les récompenses remportées étaient amplement méritées, car la bande-son du film joue un rôle central dans son succès et sa pérennité. Les compositions ont une portée émotionnelle et narrative profonde, capturant l'essence du film. La musique, signée Herbert Stothart, est au cœur de l'expérience du spectateur, guidant l'histoire, enrichissant les personnages et apportant une dimension magique et intemporelle. En effet, presque toute la structure du film repose sur l'intégration de ces chansons, qui renforcent l'impact visuel et émotionnel des scènes.
La prestation de Judy Garland est l'une des plus marquantes et mémorables de l'histoire du cinéma. En incarnant Dorothy, elle réussit à allier une innocence touchante à une force intérieure remarquable, apportant une profondeur émotionnelle au personnage. Sa voix est l'un des points culminants du film, exprimant à la fois la mélancolie et l'espoir avec une intensité rare. Garland parvient à capturer l'essence de son personnage, une jeune fille rêvant d'un monde meilleur, tout en transmettant une authenticité et une vulnérabilité qui résonnent avec les spectateurs. Sa prestation est au cœur du film, et elle incarne à la perfection l'idée que la véritable magie réside en nous-mêmes.
L'un des aspects les plus mémorables est l'utilisation innovante du noir et blanc et de la couleur pour marquer le passage du monde réel au monde fantastique. Le film commence dans un Kansas en noir et blanc sépia, symbolisant la monotonie et la dureté de la vie quotidienne de Dorothy. Cependant, dès qu'elle est transportée dans le pays d'Oz, l'écran s'illumine avec un déploiement de couleurs vives, en Technicolor, qui transforment l'univers en un lieu magique et onirique. Ce contraste visuel entre la grisaille du Kansas et la splendeur d'Oz accentue le caractère fantastique et l'évasion du film, plongeant le spectateur dans un monde féérique où tout semble possible. Ce choix esthétique contribue non seulement à renforcer l'atmosphère de rêve, mais aussi à souligner le thème central du film : l'idée que la magie réside dans la découverte et l'exploration d'un monde intérieur et extérieur plus riche et plus vibrant.
Là où le film me laisse un peu en retrait, c’est dans la conception de son univers imaginaire, qui, malgré sa magie indéniable, ne correspond pas vraiment à mes sensibilités esthétiques. La direction artistique, notamment le design des personnages comme l’Homme de fer-blanc ou le Lion, me semble un peu désuète ou maladroite, avec des choix qui ne parviennent pas à me convaincre pleinement. C’est une impression similaire à celle que je ressens devant les mondes de Roald Dahl ou Lewis Carroll : bien que riches et fantaisistes, leur style exubérant ou parfois étrange me tient un peu à distance. Ce n’est pas tant un défaut qu’une question de goût personnel, mais cela m’empêche de plonger totalement dans l’ambiance onirique et colorée que propose le film.
The Wizard of Oz reste un monument du cinéma, apprécié pour sa musique mémorable, ses performances captivantes, notamment celle de Judy Garland, et son usage révolutionnaire de la couleur pour distinguer le réel du fantastique. Cependant, comme tout univers onirique, il ne résonne pas de la même manière auprès de tous. Si son charme enchante des millions, il peut aussi laisser certains spectateurs en retrait en raison de choix esthétiques ou artistiques qui ne leur parlent pas. Malgré cela, l’héritage du film est indéniable : il continue de fasciner et d’inspirer, en rappelant que parfois, la véritable magie réside dans notre capacité à rêver.
Créée
le 5 déc. 2024
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