Aux exploits surhumains et inconcevables de Bob Saint-Clair succède brutalement l'existence misérable de François Merlin, l'auteur des aventures du susnommé héros époustouflant. Le procédé n'est pas tout à fait nouveau qui mêle et confond l'activité réelle de l'écrivain et l'illustration en images de son imagination, délirante ici.
Philippe de Broca use de cette convention avec un sens précis de la mise en scène et, surtout, une belle inspiration comique. Ainsi s'entremèlent tout au long du film un récit d'aventures exotiques sur le mode de James Bond, récit aussi parodique que burlesque, et les conditions d'écriture, pour le moins prosaïques et compliquées, de l'auteur, lesquelles ne sont pas sans déterminer, comme des interférences, le contenu foisonnant et excessif de son roman. On s'amuse beaucoup de voir de quelle façon Merlin incorpore son voisinage dans son récit
(une jolie étudiante, son éditeur avare, un plombier récalcitrant...)
et comme il traite son héros au gré de ses humeurs.
Belmondo s'offre un évident plaisir d'acteur, un double rôle bouffon très drôle, entre cabotinage et dérision.