Classe 81
Cette peinture sociale autour de l’enseignement est totalement ancrée dans son époque. 1981, année de l’élection de Mitterrand et mise en avant ici de nombreux thèmes de la campagne présidentielle...
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le 14 mars 2023
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Cette peinture sociale autour de l’enseignement est totalement ancrée dans son époque. 1981, année de l’élection de Mitterrand et mise en avant ici de nombreux thèmes de la campagne présidentielle (peine de mort, Ve République, chômage, etc.) de façon plus ou moins maladroite par l’intermédiaire d’un enseignement un peu particulier. L’ensemble ne brille pas franchement par son scénario, le film se présentant comme une enfilade de scènes thématiques pas forcément reliées entre elles. Le début du film donne d’ailleurs le ton. Devenu subitement chômeur, Coluche se demande comment il va sortir de cette situation très difficile qu’est alors le chômage. Eureka, mais c’est bien sûr : « Et si je faisais instit ? » Et le voilà catapulté en deux temps, trois mouvements dans une salle de classe avec autant à apprendre sur le métier que ses élèves sur la vie. Évidemment, cette dure confrontation au monde du chômage fait aujourd’hui sourire.
Mais le film est à l’image de cette introduction. Idéaliste et caricatural, il est saturé de clichés qui encombrent un discours qui manque de clarté. En instit au grand cœur, Coluche montre qu’il sait faire autre chose que ses pitreries mais le fond est creux. Comme il ne s’agit pas réellement d’une véritable comédie, on tourne rapidement en rond. En bref, on a parfois l’impression de regarder une de ces séries télévisées françaises dégoulinant de bons sentiments, qui croient intelligemment poser des questions sociales de premier intérêt avec une finesse d’éléphant. À la différence, bien entendu, que le film est ici interprété par des acteurs tous vraiment très bons, de Jacques Debary à Roland Giraud en passant par Josiane Balasko, et avec des enfants tous bluffant de naturel.
Il se dégage, malgré tout, de l’ensemble une véritable tendresse. Tout d’abord parce que le film évoque avec justesse une époque aujourd’hui révolue. Ici les enfants, mais aussi leurs parents, se fichent pas mal de ressembler à une Lolita ou à un Ken. Les questions qui se posent aux uns et aux autres des personnages sont de vraies questions. Ensuite parce qu’il permet de mesurer à quelle vitesse cette génération 81 a envoyé notre école dans le mur. À l’époque, à la sortie du film, on enseignait encore. Depuis…pff… depuis…
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le 14 mars 2023
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