Classe 81
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le 14 mars 2023
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C'est en lisant la critique de "Play it again Sam" ce matin, que je me suis remis en mémoire ce film que j'ai toujours trouvé sympathique même s'il ne casse pas trois pattes à un canard. Et c'est avec plaisir que je viens de le revoir.
Une chose, au moins, est sûre. Je n'ai absolument pas la compétence ni le feed-back pour apporter un avis quelconque sur l'Education Nationale en général et l'école primaire en particulier. Je n'aborderai donc pas ce sujet. D'ailleurs, est-ce bien le sujet, ici ? Je ne le crois pas.
Je préfère voir ce film comme une "étude" des comportements de diverses personnes placées dans un certain contexte. Ici, une petite école primaire dans un village. On n'est pas loin de la caricature : le syndicaliste droit dans ses bottes et incapable de penser par lui-même, le directeur qui a peur de son ombre, le conseiller pédagogique qui a oublié le terrain depuis longtemps mais aime les spaghettis, la prof dépressive obsédée par les tam-tams, les parents d'élèves qui ne voient que leur intérêt personnel et les élèves, pas foncièrement méchants et plutôt mignons.
Face à ces caricatures, un OVNI complètement idéaliste et idéalisé : le remplaçant (Coluche) qui vient d'une autre planète, le prêt à porter dans un surplus américain en ville… Viré du magasin après avoir défendu un gosse pris la main dans le sac, il se découvre une porte de sortie : Et si je faisais instit ? C'est ainsi qu'il débarque un beau matin avec juste un vague souvenir lointain de ses années d'école. Lui finalement, contrairement aux caricatures décrites plus haut, il ne pense qu'aux enfants. Ce qui n'est peut-être pas forcément mieux. Et même, à voir ses façons de faire, on peut se demander s'il ne lui est pas carrément resté un fond d'enfance.
Il ne faut donc pas trop chercher de vraisemblance dans le scénario (la balade en forêt de l'ensemble de l'école avec un seul encadrant, le gosse, dont les parents divorcent, qui passe la nuit dans le lit du remplaçant (en tout bien tout honneur, ouf), etc etc ).
Non, le film tourne autour de ce remplaçant joué par un Coluche, franc du collier, que je trouve ici très attachant dans sa relation aux autres et, ma foi, plutôt convaincant. Dire que le cinéaste à travers son acteur veut exprimer de la tendresse pour l'école, pour ces enfants, pour ce remplaçant me semble une évidence. Et Coluche est tout-à-fait dans le ton.
Et puis, il y a des répliques quand même assez hilarantes comme celle que Coluche fait à son collègue syndicaliste : "être syndiqué, ça ne dispense pas d'être intelligent" !
Le reste du casting tourne autour Roland Giraud (le syndicaliste), Josiane Balasko (l'institutrice qui déprime), Jacques Debary (le directeur) et Charlotte de Turkheim (la bien belle fiancée de Coluche).
Au final, on a affaire à une comédie légère et sympathique sans autre ambition que d'exprimer une certaine nostalgie et de présenter un Coluche positif et plein de bonne volonté.
Créée
le 5 déc. 2022
Modifiée
le 5 déc. 2022
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