Les louloutes cessez de vous palucher devant ces tarlouzes de vampires
Cher Sergent Highway.
Ce petit message sans prétention, je l’écris pour vous dire merci. Merci pour m’avoir fait rire. Dans ce film à priori basique et bourrin qu’est le Maître de Guerre, vous faites l’étalage d’une capacité sans limite à débiter des phrases cultes saupoudrées de quelques jurons géniaux. Ces moments sont tout simplement jubilatoires. Alors oui, c’est basique, oui, c’est militaire mais en même temps, vous êtes sergent, non ? Alors merci pour :
« Avec ton faciès d’orang-outang t’es une pub vivante pour capote anglaise. »
« Un coup de bite, un seul petit coup les loulous. Au delà ça débouche sur le plaisir et vraiment on est pas là pour ça. »
« Sa maman sait qu’il joue au Marines ? »
« Je vais te défoncer ta petite gueule vu que si c’était autre chose ça te ferait trop plaisir ».
« Recharge tes accus pour leur en mettre plein le cul »
« Je suis là pour vous dire que la p'tite vie pépère que vous avez connue c'est fini. Ce soir vous avez intérêt à aller faire la farida ! Marrez-vous un bon coup, défoulez vous un p'tit coup, frottez vos p'tits vermicelles pour tirer un dernier coup ou allez vous taper une pignolle ! Passez-vous tous vos caprices parce qu'à six heures zéro zéro demain... Vous êtes à ma pogne ! »
Une voix pas possible, des muscles vieillots en titane, une mâchoire carrée. C’est Rambo, le premier, mais avec du second degré. Vous êtes Barnes, le guerrier qui s’en cogne les roubignoles, limite salaud, mais aussi Elias et ses doutes.
Merci aussi pour ces moments plus intimistes ; oui, je l’avoue sans complexe, vous voir étudier une revue de femme pour savoir comment reconquérir votre … femme, est tout autant ridicule que touchant. Vous êtes un homme paumé, un militaire qui a fait la Corée, match nul, le Vietnam, perdu. Un pauvre type perdu dans ces USA des années 80, avec une génération qui n’en a rien à foutre de vous autres, vieux papys. Vous êtes un extraterrestre dans une armée dont on a honte, qui s’est fait mettre à l’amende en Iran pas plus tard que 3 ou 4 ans plus tôt, par des types barbu et des femmes en complet sac de ténèbres … Sûr qu’après s’être fait viré par des types en pyjamas noirs, ça la fout mal hein ?
Merci aussi donc pour nous mettre sous le nez cette Amérique déboussolée. Au premier degré vous pouvez faire gerber le plus basique des antimilitaristes avec vos leçons de morale à la con. Une fois le cerveau en marche, on vous regarde sous un autre jour. Vous vous moquez de votre Amérique, des clichés moralisateurs du pouvoir alors en place. Votre prestation est efficace, percutante. Vous ne défendez par l’armée, la guerre. Vous ne les critiquez pas non plus. Vous exposez simplement des faits jusqu’à un final incroyablement pathétique : oui, dans cette année 83, les USA, Superpuissance, a sorti tout son arsenal pour se purger de ses traumatismes des années 60-70 en se fracassant sur le coin de la table la terrible ile de Grenade et ses hordes sur-équipées et sur-entrainées de Cubains …
Merci donc pour ce film, bien plus intéressant et incisif qu’il n’y parait. Un film sur ce qu’est la reconnaissance aux anciens. Un film sur l’oubli. Un film pour se demander ce qu’est le courage et ce qu’on en a à foutre, de ces actes de bravoure, dès que le temps passe. Un film sur un dinosaure qui ne sait pas s’il doit évoluer au risque de disparaître.
Du Clint jouissif.
PS : j’adore vos t-Shirt
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