Premier film de Carl Theodor Dreyer que je découvre et qui est considéré comme l'une oeuvres les plus importantes du cinéma muet danois. Très inspiré par le théâtre, Le Maître du Logis respecte les trois conditions théâtrales pour développer le sujet suivant: un mari tyrannique envers sa femme se voit punit par son ancienne nourrice quand sa bien-aimée est obligée de quitter le foyer pour cause de maladie.
Le film débute très, trop lentement même. On y présente la situation de départ qui est celle d'un mari complètement aigri par la vie, insultant envers sa femme, la traitant comme une esclave et qui n'a aucun amour pour ses proches. Cela dure au moins trente à quarante minutes avant que le film ne passe enfin à autre chose. Beaucoup trop pour nous présenter une situation de départ qui aurait pu être bien raccourcie.
Par après, le film devient plus intéressant parce qu'il rend aussi un visage beaucoup plus humain au personnage masculin. L'oeuvre distille également des moments un peu plus humoristiques et surtout au fur et à mesure que l'on avance, les maquillages disparaissent ce qui aide aussi pour le jeu des comédiens, qui n'est plus caché par des artifices de ce type.
Mais Le Maître du Logis est presque une oeuvre en avance avec son temps, avec un Carl Theodor Dreyer qui se montre très respectueux envers le travail de la femme de l'époque, rendant hommage à ces femmes de l'ombre qui tenait à l'époque une maison quand le mari partait au travail et qui revenait en n'étant pas nécessairement satisfait, qui avait tendance à dévaloriser toutes les tâches du quotidien.
Si l'oeuvre connait un début très poussif, le final est par contre bien plus équilibré dans le rythme. Il me tarde surtout de découvrir maintenant Vampyr et Ordet.