Marcel fait figure d'un pauvre type suffisamment docile pour épouser une jeune femme aux airs romantiques, certes, mais ambitieuse, et ensuite pour servir de maitre-nageur à un riche grec excentrique.
En mari et employé soumis, le personnage de Guy Marchand (plaisant avec ses allures un peu gauches et ses étonnements) se laisse commander par les extravagances et caprices de son employeur et de son majordome. La piscine du magnat du pétrole devient son décor; elle symbolise le luxe et s'oppose aux austères corons du Nord sur lesquels s'ouvre le film de Jean-Louis Trintignant.
Celui-ci, adaptant une oeuvre de Vahé Katcha, réalise une comédie de l'absurde et de l'étrange, au seuil du surréalisme. On est tenté d'y voir une parabole sociale sur le rapport entre le patron et l'employé, entre dominant et dominé, et sur l'arrivisme, peut-être, quand, dans toute la seconde partie du film, Marcel et d'autres concourent à un grotesque
marathon natatoire,
nouveau caprice de Zopoulos. La mise en scène de Trintignant n'est pas toujours convaincante dans le registre de l'incongru, mais on reste amusé par ces personnages singuliers et situations bizarres, vaguement satiriques.