Une jeune femme italienne qui vit dans le Nord (de la France) rencontre et épouse un chanteur de bal qui ne connait qu'un seul titre, autant dire que le type est à la ramasse. Persuadée qu'elle va être riche, elle persuade son mari de servir de maitre-nageur, son ancien métier, à un homme en fauteuil roulant, qui va le payer grassement à ne rien faire.
Bien qu'il n'ait réalisé que deux films, Jean-Louis Trintignant regrettait de ne pas avoir travaillé davantage derrière la caméra. Je ne peux pas nier que son cinéma a quelque chose d'absurde, parfois drôle, mais dans le côté burlesque peut laisser sur le carreau. J'avais beaucoup aimé Une journée bien remplie, qui faisait penser à du cinéma anglais, mais là, surtout dans la première partie, dans ce Nord de carte postale, on pense à du Scola période Affreux, sales et méchants. Ensuite, on peut dire que c'est clairement en trois parties, avec cet homme en fauteuil roulant toujours accompagné de son majordome joué par Jean-Claude Brialy. C'est parfois amusant, notamment de voir Brialy tomber en partie dans la piscine avec son costume trois-pièces, ou de voir que Guy Marchand, le mari en question, est un piètre nageur. Mais la dernière partie, qui concerne en quelque sorte une compétition absurde, fait là penser à du cinéma italien d'une grande cruauté où les gens peuvent mourir même pour gagner de l'argent, avec une fin assez drôle, située dans le futur. D'ailleurs, Trintignant lui-même joue un petit rôle qui ne l'avantage pas beaucoup physiquement parlant, celui du jardinier.
On sent que tout le film est un délire où on y rentre ou non. Perso, j'ai bien aimé certaines fulgurances, dont la fin qui est assez cruelle quand on y pense, mais ça laisse des regrets sur la carrière de Trintignant réalisateur, car Le maitre-nageur sera un échec.