Aube d’orée
Revigorante rupture que celle opérée par Ryusuke Hamaguchi : après des films volontiers verbeux et littéraires, explorant les complexes oscillations des rapports humains et amoureux, Le Mal n’existe...
le 14 avr. 2024
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Ryüsuke Hamaguchi est un réalisateur que j’ai découvert via « Contes du hasard et autres fantaisies » et « Drive my car ». J’étais tombé sous le charme de l’atmosphère qui se dégageait de ces deux films. En apprenant l'année dernière la sortie de « Le mal n’existe pas », j’étais donc ravi de retrouver l’univers captivant de ce cinéaste talentueux.
Takumi est un homme à tout faire qui mène une vie simple en communion avec la nature. Il fait partie d’une communauté harmonieuse, sympathique et agréable. Mais ce bel équilibre est chamboulé lorsque est annoncée l’installation à proximité d’un « camping glamour ». Le concept de ce lieu est d’accueillir des citadins souhaitant se ressourcer à la campagne. C’est un doux euphémisme que d’affirmer que ce projet fait naitre crainte, inquiétude et colère chez les habitants locaux.
Ce film est joliment sensoriel grâce à son atmosphère envoutante. L’immersion dans la forêt est dépaysante à souhait. Un sentiment apaisant de voyage m’a rapidement habité. De plus, la communauté à laquelle appartient Takumi est immédiatement sympathique et a accompagné agréablement mon arrivée dans les lieux. J’ai pris beaucoup de plaisir à trouver ma place tranquillement dans ce petit monde plein de charmes. La rupture que va marquer l’arrivée du projet « glamping » n’en est que plus forte.
Le scénario se construit donc autour de ce projet de « glamping ». La réunion d’information organisée à ce propos marque clairement une rupture dans la narration. Le chamboulement à venir impacte tout le monde. Les habitants sont inquiets et en colère. Les commerciaux à l’initiative de ce temps de concertation sont perturbés par l’opposition qu’ils rencontrent. La diversité des points de vue et des réactions enrichit naturellement le propos, fait réfléchir et éveille la curiosité.
Un événement angoissant et imprévisible dans la seconde partie va faire prendre à l’histoire un virage radical. Le projet de glamping disparait au second plan. L’atmosphère change du tout au tout. Un second film semble démarrer. Dans un genre totalement différent, la trame reste néanmoins tout aussi captivante. La dimension contemplative laisse sa place à un ton plus tendu et dramatique. Tout cela aboutit à une conclusion originale que je n’ai toujours pas réellement comprise même plusieurs mois après le visionnage du film. À la lecture de nombreux avis sur le net, je n’ai d’ailleurs pas le sentiment d’être le seul dans ce cas.
Pour conclure, j’ai trouvé le film très sensoriel. L’ambiance est à la fois apaisante et dépaysante. J’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir cette communauté et ses membres. Néanmoins, je suis moins fan de la deuxième moitié du film. Je ne suis pas arrivé à percevoir la cohérence entre elle et la première partie de l’histoire. Mais cela n’empêche pas l’ensemble de rester très agréable et je suis ravi de l’avoir vu dans une grande salle obscure. Ce cadre s’adaptait pleinement à l’atmosphère du voyage proposé…
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il y a 6 jours
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