[Minuscule révision: j'avais mis 1 à ce nanar qui ne vaut pas plus. Mais je me souvenais bien que la contre-performance des insupportables Ledoyen et Hamy m'avait fait oublier quelque chose: la performance de Francis Renaud. Et je me suis fait la réflexion, au cours du film, que si le réalisateur avait pris l'initiative intelligente de prendre Renaud pour incarner Franck de Roland au lieu de lui confier un second rôle insignifiant, tout le film aurait pu s'en trouver transfiguré - à condition, naturellement, de virer aussi Ledoyen pour la remplacer par une meilleure actrice. Je remplace donc mon "1" par un "2" qui est un "10" décerné à Renaud (arithmétique vandammienne, mais je me comprends)].


Bon, donc, qu'est-ce qu'on obtient, au final?


Le roman à l'origine du scénario était un servile exercice d'apprenti romancier d'atelier d'écriture à l'américaine: l'ur-myth, avec toutes ses étapes, et décalquées, par-dessus le marché, avec une platitude angoissante - car c'était bien le seul aspect angoissant de ce "thriller" simili-yankee qui recycle tous les poncifs: réseaux pédocriminels sataniques, dark web, femme flic naturellement héroïque, passé tourmenté des protagonistes qui ont perdu un être cher, et jusqu'à la foutaise caricaturale du psychiatre fou.


Un roman n'est pas un film, aussi j'ai tenu à voir l'adaptation cinématographique. Le jeu est HORRIBLE - car c'est bien le seul aspect horrifiant de ce film qui, je me répète, mais moins que les auteurs, essaie de faire américain et en ressort péniblement franchouillard par contraste, ajoutant au fait que les Français ne sont pas des Américains la tocarderie de vouloir faire comme eux au niveau technique sans en avoir les moyens.


Français n'est pas franchouillard. La Métamorphose des cloportes est 100% français et ne fait nulle part franchouillard. C'est quand les Français veulent se faire passer pour autre chose que ce qu'ils sont qu'ils font pathétiquement franchouillards.


A ce constat extrêmement pénible s'ajoute l'horrible, l'affreuse, l'abominable, la haïssable, la débilissime diction des acteurs, Virginie Ledoyen en tête, avec son débit typique de la "génération Mitterrand" au cinéma, cette façon de parler haletante, hachée, passive-agressive, plate et teintée d'accent pataouète ("oué, d'accorrh") qui donne envie de mettre des claques. Personne n'a jamais parlé comme ça, personne ne parle comme ça. Sauf ces acteurs au rabais qui jouent comme des pieds et massacrent la prononciation du français. Question: mais où, bordel! ont-ils appris à tous prononcer le français de façon aussi atroce??!?


Un seul point positif dans ce film qui est un épisode des X-Files en mauvais, dilué à l'extrême: Virginie Ledoyen a appris à tenir une arme. Elle joue comme un pied, elle parle un français imbitable, mais elle sait tenir un flingue. Elle a donc nécessairement dû bosser ça avec un expert. C'est la seule chose qu'elle fait bien dans ce film complètement nul.

NEMOME
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le 8 janv. 2025

Modifiée

le 8 janv. 2025

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