Lingonberry giallo (giallo aux airelles rouges)

L'intrigue est d'un style "whodunit" somme toute fort classique, mais bon, on est en 1958 et ça reste compréhensible vu l'époque. Seulement, la mise en scène et la photographie rappelle très fortement le style de Mario Bava, mais avec quelques années d'avance sur "Six femmes pour l'assassin" et ses films suivants. Les couleurs chatoyantes, les lieux plongés dans la semi-obscurité dans laquelle rode potentiellement le tueur, le motif du mannequin, etc., rappellent inévitablement l'un des maîtres du giallo. Surprenant pour un film suédois, et daté de 1958.

Les séquences de meurtres ne sont pas du tout gore, et il y a très peu d'érotisme, mais là, encore une fois, l'époque y est pour quelque chose. L'intrigue tirée par les cheveux avec de multiples rebondissements et retournements de situations, là, on est par contre dans quelque chose de giallesque.

On peut signaler aussi, comme éléments intéressants, le motif du cadavre confondu par les protagonistes avec un mannequin, et ce dès le début du film. Ce qui rappelle à nouveau l'univers "bavesque". Et aussi, la photographie ultra-stylisée, soignée, la composition des plans aux petits oignons... J'ai trouvé cela assez hors du commun.

Et cette manière "ronronnante" qu'ont les Suédois de prononcer tous les "r", haha! Vive les versions originales!

Film découvert grâce au terrible ouvrage de Daniel Ekeroth : "SWEDISH SENSATIONSFILMS: A Clandestine History of Sex, Thrillers, and Kicker Cinema", édité par Bazillion Points (et traduit en anglais uniquement), véritable mine d'or remplie à ras bord de pépites méconnues du cinéma "d'exploitation" suédois. A lire!

JJC
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le 10 juin 2023

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JJC

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