American Race
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Dans Le Mans 66, film de James Mangold sortie en 2019, on découvre Carroll Shelby, interprété par Matt Damon, ancien pilote de course vainqueur des 24 heures du Mans 1959 et désormais dirigeant de l’écurie automobile Shelby American Inc. Alors que son commerce se porte bien, un curieux personnage du nom de Lee Iacocca se présente dans son bureaux...
Dans cette histoire supposément vraie, le constructeur Ford, en grande difficulté financière, souhaite se lancer dans la course automobile pour redorer son image de marque. Après l’échec des négociations pour le rachat de Ferrari, Henri Ford II, vexé, va tout faire pour battre la marque au cheval sur son propre terrain. L’entreprise se tourne donc vers Shelby, seul américain à avoir remporté les 24H du Mans. Accompagné de son pilote et ami Ken Miles ils vont commencer à développer une nouvelle voiture capable de rivaliser avec les plus grandes...
Dans cette histoire d’entreprise et de gros sous tout est vrai… ou presque. Le Mans 66 se base sur le livre intitulé Go Like Hell écrit par le journaliste A. J. Baime en 2009. Même si historiquement la conception de la Ford GT40, a impliqué une quantité importante de personnes, le film a fait le choix de centrer sa narration autour de quelques personnages phares que son Carroll Shelby, Ken Miles et Lee Iacocca respectivement interprété par Matt Damon, Christian Bale et Jon Bernthal. C’est enfin James Mangold, en activité depuis 1985 et plus récemment connu pour son film : Logan qui sera à la
réalisation.
Hormis quelque arrangements avec la réalité, la grande partie des faits présentés dans Le Mans 66 sont historiquement vrais. Le refus de Enzo Ferrari de vendre sa société, les tours d’essai sur les premières voitures GT40, la maladie de Shelby et même certaines anecdotes en lien avec la guerre comme le fait que Ken Miles était conducteur de chars pendant le conflit. Certains compromis avec la réalité ne sont là que pour justifier les relations des personnages mais sans jamais amputer la véracité historique.
Une fois de plus, là où l’on restera prudent, c’est sur le caractère de certains personnages et leurs relations. En effet, bien que les personnalités soit bien cernés par le film, on ne retrouve pas en revanche d’antagoniste historiquement parlant, alors que le scénario en crée un en la personne de Leo Beebee, vice président de l’entreprise. L’aspect tête brûlé de Ken Miles est également renforcé au marqueur, bien plus que l’original. A noter par ailleurs que l’entreprise Ford n’a pas participé activement au film si ce n’est pour fournir quelques précieux documents d’archives. De nombreux témoins de cette période étant également décédé il est aussi difficile de trouver suffisamment de témoignage pour enrichir les sources du biopic.
Quoi qu’il en soit, n’oublions pas que Ford v Ferrari, dans sa version originale, et comme bien d’autres films, reste une oeuvre de fiction qui nous dévoile en l'occurrence un second message destiné à l’industrie du cinéma. Alors qu’on voit à l’écran des hommes de terrains négocier sans cesse avec des bureaucrates, le réalisateur propose ici une double lecture qui mettrait en lumière le conflit entre les gros producteurs d’Hollywood et la masse laborieuse des studios de cinéma américains.
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Créée
le 6 sept. 2021
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