Jean moule burnes et blouson de cuir, Jean Paul Belmondo fait du Bebel dans ce polar version franchouillarde de Dirty Harry dans lequel il incarne un commissaire qui envers et contre tous lutte contre un grand trafiquant de drogue entre Marseille et Paris.
Réalisé sans fulgurances par Jacques Deray , Le marginal est une sorte de compilation de Bebel attitude entre castagnes, cascades de Remy Julienne et punchlines servies par des dialogues pour une fois moyennement inspirés de Michel Audiard. L'intrigue est assez minimaliste et n'est finalement qu'un prétexte à voir Belmondo sauter d'un hélicoptère pour balancer de la drogue aux poissons, casser des bouches en attendant son steak frites, défier toutes les autorités pour la justice avec le sourire au coin des lèvres, sauver les jeunes filles en détresse des vilains marginaux, se la jouer Mad Max en plein Paris et emballer des prostituées sans sortir un centime de la poche de son jean trop serré....
Totalement calibré pour sa super star , Le Marginal reste un polar sympathique justement parce qu'il reflète parfois à la limite de la parodie tout ce qu'on aimait tellement chez le Belmondo de cette époque. Et comme souvent dans les polars de cette période 70/80 le film est bourré de seconds rôles attachants et de belles tronches de cinéma avec Tchéky Karyo, Claude Brosset, l'imposant Jean Roger Milo et Jean Claude Dreyfus en travesti... Le marginal reste un film moyen malgré une description assez saisissante du Paris nocturne de l'époque et si le film est attachant c'est surtout pour le bon bol de nostalgie vers les années 80 qu'il propose.