J'avoue que c'est peut-être un peu surnoté...
Mais Bébel, c'est l'enfance de pas mal d'entre nous, c'était l'époque où le film d'action à la française avait encore une image dans les médias (parc que, aujourd'hui, j'ai l'impression qu'on est pas loin de cracher sur tout ce qui s'en approche de près ou de loin), c'était aussi un acteur conscient de ses limites de jeu qui se rattrapait alors sur les cascades...
Et surtout, c'était du divertissement décomplexé, très loin du sérieux que tentait d'afficher Delon dans ses films du genre, et qui amenait souvent (pas toujours) une qualité moyenne voire basse. Delon mettait alors, dans les années 80, le film au service de son image. Belmondo, c'était le contraire.
Et c'est ce qui fait le charme de ses films, encore aujourd'hui, malgré un côté désuet et suranné.
Du lot, Le Marginal est sans doute celui qui vieillit le mieux.
D'abord, on a Jacques Deray, qui nous a offert, quand même, Borsalino et sa suite, puis Trois Hommes à Abattre, avant ça. Donc, pas le pire réalisateur, et a photo des séquences nocturnes est pas mal.
On a réussi à avoir Ennio Morricone à la musique.
Le scénario s'inscrit dans la lignée du film de vigilante. On a un bel hommage à Steve McQueen, mort 3 ans plus tôt, avec une très bonne poursuite en Ford Mustang.
Henry Silva amène sa "gueule" d'Américain pour composer un caïd de fort belle manière (d'ailleurs, ce mardi fut "soirée Silva", puisqu'on le retrouve dans Ghot Dog dans le rôle d'un chef mafieux).
On regrettera juste que Audiard n'ait pas été très en forme, sur ce coup.
Si Le Marginal n'atteint pas les hauteurs de son illustre modèle US (L'Inspecteur Harry), il constitue toutefois un honnête divertissement français, si tant est qu'on soit encore un peu sensible au charme des 80's.
Et il reste sans doute l'un des meilleurs films de Bébel.
Un honnête divertissement, pris comme tel par l'équipe, et c'est pour ça qu'il garde une certaine efficacité.