Masqué par la haine
1841, Californie. Cela fait 20 ans que Zorro, plus connu sous son identité publique de Don Diego de la Vega (Anthony Hopkins), justicier masqué qui défendait la population contre l’oppression...
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le 7 oct. 2018
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FloBerne réécrit son enfance #2
Les films de mon enfance, y'en a pas des masses de réellement bons. Mais parmi les meilleurs, une oeuvre tient une place toute particulière; oui, je veux bien sûr parler du "Masque de Zorro". Normal, c'est notre critique du jour. Concrètement, c'est pas parfait; cela, je le reconnais complètement. Le film, bourré de détails gênants et d'incohérences déçoit quelques peu au niveau de l'écriture.
C'est, d'une certaine manière, plutôt commun; l'on suit une histoire de rédemption doublée d'une quête pour la vengeance et le surpassement de soi, histoire d'amour à la clé. Certes, c'est du déjà vu, du prévisible, mais merde, c'est tellement bon à voir que, et c'est purement subjectif, j'ai pris mon pied comme pas deux.
Les films qui survivent après que je les ai revus sont plutôt rares; la plupart du temps, je vois enfin leurs défauts, désormais que je sais où regarder. J'vous raconte même pas le coup de vieux que ceux de mon enfance ont subi ( "L'âge de glace" le premier ). "Le Masque de Zorro" n'est guère de cela; heureusement pour lui.
Ses failles scénaristiques sont évidentes; c'est lourd, parfois mal amené, et les raccourcis se captent à des kilomètres; disons juste que pour arriver au résultat final, les mecs n'hésitent pas à amasser incohérences et facilités scénaristiques. Pour quelqu'un qui commence à avoir de l'expérience en cinéma, même un minimum, l'illusion tombe vite : pas parfait, "Le Masque de Zorro" ne prétend être rien d'autre qu'un film divertissant, un métrage de cape et d'épée honorable.
Du reste, la qualité est assurée; la mise en scène de Martin Campbell est étonnement agréable, rafraichissante, loin de "Green Lantern". M'enfin bon, le mec a fait "Goldeneye" et "Casino Royale"; c'est qu'il s'y connaît un minimum, donc. Dans le genre, j'ai rarement vu meilleur travail de divertissement : c'est propre, net et sans bavure. Personnellement, je n'y vois aucun réel défaut à signaler.
Le rythme est excellent, intense, rendant le tout diablement intéressant; il est véritablement passionnant de suivre le destin de nos deux héros, Hopkins et Banderas, dans des rôles qui leur sont communs; l'un joue le maître, l'autre le mexicain indiscipliné. Mouais, c'est pas vraiment original. Leur prestation est particulièrement convaincante; Hopkins, touchant, cède, petit à petit, la place à une jeunesse fougueuse, à un Banderas extrêmement charismatique couplé à la somptueuse Catherine Zeta-Jones, charmante et émouvante.
La perle rare, l'intérêt véritable de l'oeuvre viendra surtout des instants dramatiques de l'oeuvre, d'une rare intensité. Connaissant le film par coeur, il m'est courant d'en avoir la gorge sèche, de ce qui se passe à l'écran; amusant car j'en avais un souvenir parfait, du film, mais, tout comme avec "The Crow", à chaque fois que je le revois, le charme est intact, et l'impact ne perd jamais de son intensité.
Surement est-ce du à l'écriture concernant nos deux Zorro : si Hopkins sera concerné par un émouvant triangle familial avec Zeta-Jones et et Stuart Wilson, c'est surtout l'histoire de vengeance de Banderas qui, s'élevant face à un Matt Letscher détestable (et largement plus convaincant que dans The Flash) avec l'honneur d'un véritable héros de cinéma, nous partagera des répliques cinglantes, parfaitement reprises en écho tout du long, avec une réelle évolution caractérielle, un jeu d'acteur talentueux complété par une conclusion forte, haute en émotion.
Rares sont, à mon goût, les films si émotionnellement puissants; certes, vous ne ressentirez sûrement pas la même chose au visionnage, mais merde, quand un film te fout les larmes aux yeux à chaque fois, t'es obligé de le signaler. Pour cela, le travail de Campbell est admirable, tout comme l'excellente bo d'Horner pimente parfaitement le tout, et trouve son apogée dans une scène de tango aussi brève que sensuelle, où l'on commencera à profiter de l'alchimie régnant entre Banderas et Zeta-Jones.
Je reconnais au "Masque de Zorro" d'indéniables défauts, des maladresses, des erreurs de chronologie et des incohérences, mais je ne peux que m'incliner devant tant d'efficacité visuelle, de dynamisme des rebondissements et une telle puissance émotionnelle. Pour la 501ème fois, j'ai été conquis, ravi, ému. Imparfaitement magnifique.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes 2015, ça a été une foutue bonne année ! Pas tellement, en fait ..., Une vie de cinéphile, Les meilleurs films avec Anthony Hopkins, 2016, Année du Bac, de Batman et de la Hausse du Chomâge ! et Dans ce film, l'acteur c'est un ninja, t'as vu ... Il est là sur le plan, et d'un coup, il disparait ... Mais où qu'il est passé?
Créée
le 24 févr. 2016
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