Tout le monde sera d'accord pour dire que les films de Romero (surtout "La nuit des morts-vivants" et "Zombie") ont généré de nombreux clones en général moins convaincants que ces derniers. Cependant, il faut reconnaître que certaines oeuvres se rapprochent avec talent des chefs-d'oeuvre de l'initiateur des films de zombies. On citera par exemple "Les raisins de la mort" ou encore "Le massacre des morts-vivants" qui nous intéresse aujourd'hui.
Alors qu'est-ce qui fait de ce film une oeuvre si respectable pour un amateur de cinéma de genre ? Et bien d'abord son côté old school : les zombies sont lents, on n'en fait pas des tonnes dans le gore, les acteurs sont bons, la mise en scène est pleine de mystère et avec un message politique en toile de fond. Et puis l'esthétique du film est soignée. On se retrouve ainsi dans les cottages anglais aux vallons embrumés et poétiques, dans lesquels se produisent des situations typiques du genre (la scène de l'hôpital et celle du cimetière, par exemple). La réalisation est assurément l'un des points forts du film.
L'histoire : un nouveau pesticide fait réveiller les morts dans un petit village anglais, semant la terreur dans ce coin isolé. Nos deux héros (une jeune femme et un jeune homme qui l'a suivie malgré lui) se trouvent justement dans le village et, malgré les fausses accusations de la police, ils vont tenter d'éradiquer ce fléau, au grand dam des agriculteurs de la région. Autant le dire tout de suite, les trois quarts des films du genre se cantonnent au stupide récit des déchets toxiques dans la terre sans aller plus loin, ce qui fait la force de "Le massacre des morts-vivants".
Cela va sans dire que "Le massacre des morts-vivants" figure parmi les films les plus mémorables d'un genre qui a mal vieilli. En plus de tenir un scénario solide et de bons acteurs, le film se fend de fioritures qui ont tout de même leur importance, comme la photographie et les décors. Le genre de film qu'on ne voit malheureusement pas plus souvent.