Trois gangsters parisiens -des types plutôt sympathiques- sont piégés par une mystérieuse organisation les contraignant à réaliser pour elle un cambriolage.
Michel Constantin en tête d'affiche et Georges Géret à ses côtés sont des "tronches" appréciées du cinéma policier, parodique ou non, de l'époque. Le film de Serge Leroy est un polar sérieux qu'on suit d'un oeil, sans s'en désintéresser complètement mais sans y trouver non plus de séquences fortes. Au crédit du film, le charisme de Constantin, malgré ses lacunes de comédien, et une intrigue plutôt mouvementée associée à divers rebondissements. A son débit, un sujet courant qu'on aurait voulu plus concis au regard de scènes ni très utiles ni originales, et pas mal de stéréotypes et personnages sans épaisseur.
L'intrigue est assez simpliste et, dans le registre du film de gangsters, bien peu inventive. Les dialogues comme les protagonistes manquent d'authenticité. La mise en scène de Serge Leroy produit une certaine rigueur dramatique et un sobriété que le cinéaste, consciencieux, ne parvient pas toutefois à ériger en style personnel. "Le Mataf" est un film policier qui se tient à égale distance du nanar et des polars modèles d'un Jean-Pierre Melville.