Alors que Fritz Lang (jouant ici son propre rôle) prépare une adaptation de l'Odyssée, un scénariste est appelé à la rescousse pour sauver le film. Suite à un malentendu, la relation entre celui-ci et sa femme va voler en éclat. "Le Mépris" divise beaucoup les cinéphiles, certains y voyant un must de la Nouvelle Vague relativement accessible, et d'autres un film d'auteur nombriliste.
Quoi qu'on en dise, Godard est un réalisateur de talent. La mise en scène est élégante, elle joue avec des couleurs primaires, et exploite très bien de magnifiques paysages italiens. Par ailleurs, Michel Piccoli et Jack Palance sont convaincants, et le parallèle entre l'Odyssée et le couple principal est intéressant. Cependant, les nombreux dialogues trop théâtraux ou conceptuels, qui auraient pu lorgner vers un surréalisme bienvenu, détachent le spectateur de l'intrigue, et rendent le film très prétentieux et surfait.
Quant à Brigitte Bardot, elle semble complètement blasée, et présente uniquement pour son postérieur. Cela est sans doute volontaire, mais en conséquence son personnage est profondément antipathique, et l'on ne se soucie guère de son sort. Enfin, signalons la jolie BO de Georges Delerue, dont le thème principal est devenu très célèbre. Le problème étant que Godard l'apprécie visiblement beaucoup, au point de l'utiliser toutes les 5 minutes... Au final, "La mépris" laisse une impression mitigée, celle de voir un beau film mais dont le sujet aurait pu faire l'objet d'un court métrage moins présomptueux.