Michel Picoli est un acteur d’une quarantaine d’année, en couple avec Brigitte Bardot, une jeune femme magnifique. Tout se passe pour le mieux, jusqu’au jour où tout bascule dans la tête de Brigitte Bardot.
Ce jour, c’est celui où Michel Picoli la laisse se faire raccompagner en voiture par un autre homme qui la courtise. Cet instant, anodin pour lui, sera un déclic pour elle, qui l’interprétera comme la marque d’un non-attachement, un acte qui symbolise sa volonté de la laisser partir, un acte de faiblesse car un vrai homme ne laisse pas sa femme partir avec un inconnu. A cet instant, quelque chose dans son image de lui s’est brisé, et les morceaux ne pourront pas être recollés.
Le tord est néanmoins partagé, car il s’agit vraisemblablement d’un acte manqué pour lui qui, à cet instant, avait l’esprit vraisemblablement troublé par une belle traductrice brune rencontré un peu plus tôt.
Entre les deux, c’est un ruisseau les séparant qui vient de naître. Un ruisseau qui deviendra un fleuve puis un véritable océan. Celà aboutira en rupture, malgré leur volonté plus ou moins réciproque et éphémère de faire en sorte que la relation reparte.
A l’instant où une femme cesse d’aimer un homme, elle se met à le mépriser.
Parallèlement à cette relation intime qui s’effrite, on suit le tournage d’un film adapté de la tragédie grecque L’Odyssée, une histoire dans l’histoire qui donne lieu à des interprétations et nous renseigne sur leurs mentalités respectives.
L’Odyssée, c’est l’histoire d’un homme qui aime sa femme mais elle ne l’aime pas. Ulysse mets dix ans pour rentrer chez lui parce que en réalité sa vie avec Pénélope n’est pas heureuse. Ses difficultés datent d’avant son départ, et il a profité de la guerre de Troie pour fuir sa femme et son foyer qui se délabrait.
La musique de Georges Delerue est omniprésente, et elle joue un grand rôle dans l’ambiance dramatique. Quant au jeu de Bardot, il est loin d’être convaincant. En 1963, elle avait déjà un statut de star mondiale, ce qui n’empêche que d’après moi, ses répliques ne font pas très spontanées. A mon goût, elle adopte une attitude et un ton trop lascif, mais c’etait surement très charmant à l’époque.
Cette oeuvre est un excellent film qui fait réfléchir sur le couple, sur la relation homme-femme. Au premier visionnage, il est même un peu difficile de cerner toutes les subtilités, donc un film à voir plusieurs fois.
critique publiée sur https://boulimiedeculture.wordpress.com/2015/11/29/le-mepris/