Revu le 2 août 2020 (en salle toujours)
Un détail que je n'avais jamais vu (en 10-15 visions... plus peut-être) : quelques brins d'herbe dans les cheveux de Francesca Vanini, entre les quelques minutes de la fin de la projection et l'arrivée de Camille et sa présentation à Prokosch... Une sombre histoire...
Notes :
Documentaire, étude clinique sur l'oscillation thymique des humeurs humaines lorsque leur équilibre psychique se trouve au bord du gouffre. L'appartement comme labyrinthe de laboratoire où nous serions l'une et l'autre souris, découplée sexuellement, au cœur de l'enfer des rapports dont le mariage ordinaire des années 60 est le miroir, mais aussi du trou d'air que l'absence d'amour fait soudain subir, d'un regard, à la réalité... telle qu'elle se décompose brutalement et très lentement, le temps qu'elle se propage à la réalisation mentale des deux êtres impliqués, par oscillations spectaculaires, comme les hauts et les bas des vagues de la Méditerranée : tout va bien, je trouve ça complètement idiot ou qu'est-ce qui se passe, Paul, je t'aime exactement comme avant suivis, séparés seulement de quelques pas, de quelques respirations douloureuses par si je ne t'aimais plus ou il est impossible que je t'aime de nouveau ou par agrippement, chantage d'une unité perdue : les "décide pour moi" de Paul à Camille - pour aller à Capri, faire le scénario, garder l'appartement...
Étendre le documentaire jusqu'à l'intérieur de l'âme. Ce qui est modifié dans la forme documentaire par le passage d'un regard sur un événement factuel, extérieur au regard sur une relation humaine, amoureuse et, considéré ici comme une conséquence possible, relation de mépris. Sans jamais perdre de vue le but qui prévaut sur toute logique narrative, disons de l'ordre d'un réalisme temporel ou spatial (la mise en scène du non-croisement impossible sur le toit de la maison, par ex.) : la vérité.