J'avais gardé de ce western un souvenir plutôt positif, je ne l'avais pas revu depuis longtemps, mais un nouveau visionnage m'a fait changer d'avis. C'est un western psychologique au ton profondément original, dont le héros est un tueur aux allures de dandy, du nom étrange de Jules Gaspard d'Estaing, vêtu d'une chemise à jabot et joueur de clavecin. Ce personnage est pour le moins mystérieux, inquiétant et totalement atypique dans le genre. C'est l'occasion pour le charismatique Yul Brynner de le personnifier avec un jeu délicat et sobre, tout repose sur lui, les regards sont tournés vers lui, il envoûte la population, et aucun villageois ou notable n'ose intervenir lorsqu'il détruit une partie des devantures de cette petite ville de lâches soumis à la volonté d'un banquier véreux.
Le titre français joue sur le mot mercenaire, grâce au succès des Sept mercenaires, mais il ne m'a pas autant séduit, j'avais dû le voir trop jeune, son ton bavard et pesant, sa lenteur m'ont plutôt freiné dans mon enthousiasme, même si le film est bien réalisé par Richard Wilson qui avait déjà livré un autre western plus rude avec Mitchum, L'Homme au fusil et surtout un excellent Al Capone avec Rod Steiger. Je crois que ce n'est pas le genre de western que j'aime, mais ça reste une indéniable curiosité, ne serait-ce que pour son personnage principal.